Quelle régulation interfilière?

Quelle régulation interfilière?

Philippe Collin, porte parole de la CP (© Terre-net Média)
Voici les réponses aux questions posées pour couvrir la quatrième séquence de l’interview accordée par Philippe Collin.

Régulation de la production : vous restez favorable à la maîtrise de la production pour réguler les marchés,
Il n'y a pas d'autres solutions. Lors des premières réunions sur la "volatilité des prix agricoles", le représentant de l'autorité des marchés financiers a énoncé en début de rencontre qu'aucun économiste sérieux ne pouvait concevoir une lutte contre la volatilité des prix sans intervention sur la production, sur les volumes produits. Du new deal de Roosevelt à la politique de stockage mise en place, encore par Fisher Boel pendant la crise laitière de 2009, les interventions physiques ont toujours fait la preuve de leur efficacité.
La spéculation s'installe sur la possibilité que les prix soient volatiles. S'ils ne peuvent l'être, il n'y a pas de place pour les spéculateurs, car les perspectives de gains sont trop faibles. Ce n'est donc pas un dogme, cela s'appuie sur des faits que tout le monde peut constater.

a) Mais la contractualisation interfilière associant la GD n’est-elle pas un moyen pour réguler la production agricole?
Qui a vu que la grande distribution avait l'intention de s'associer à aux contrats interfilières? Il n’y a aucune volonté de leur part. Quid des contrats avec des marchés volatiles ? Il n’y a pas de place pour une confiance réciproque si après coup, l'une des deux partie peut avoir légitimement le sentiment d'avoir contractualisé au mauvais moment, ou avec le mauvais interlocuteur. Les signataires des contrats "blé éthanol" en 2006 continuent de s'en morde les doigts. Les FAB ne vont pas prendre le risque d'être des clients captifs s'ils ont la possibilité de s'approvisionner sur un marché mondial très fluctuant.

b) Où encore l’augmentation de la production agricole, comme le prodigue Orama ? L’offre abondante réduisant les tendances à la spéculation des marchés.
Quelqu'un a-t-il pensé sérieusement que des pays, comme actuellement la Russie avaient choisi délibérément de voir leur récolte moitié moins importante qu'en 2010? Il s'agit des conséquences d’aléas climatiques, ajoutées aux émeutes de la faim à Kiev en 2007-2008, qui ont incité les russes et les Ukrainiens à fermer leurs marchés. Si tout le monde augmente en même temps, l'abondance devient à ce moment là une catastrophe économique. Tous les producteurs sont incités par le prix. Il y a une liaison immédiate entre le prix et l'intensification, mais avec un résultat incertain, dans un sens comme dans l'autre. Les crises économiques agricoles sont essentiellement des crises de surproduction. Les céréaliers ne sont pas en crise aujourd'hui? Orama ne demande plus d'aides variables cette année. Curieux, non? C'était leur revendication principale en 2009...

                                                                                                                                        Philippe Collin

Pour retrouver l’intégralité de l’interview de Philippe Collin, porte parole cliquer ici.

 

 

 

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