|
« A l’heure actuelle, c’est le biodiesel, indexé sur le gazole, qui fait le cours du marché des graines. Sans cela, le prix alimentaire n’atteindrait sans doute pas de tels niveaux. Aussi, il faut tendre vers une moyenne à long terme afin d’écrêter les pics des cours, à la hausse comme à la baisse, et avoir pour cela des contrats solides entre les producteurs, et les organismes stockeurs et collecteurs. » insiste Xavier Beulin, présent à la réunion régionale du 11 avril dernier en tant que président de Sofiprotéol (l’organisme financier de la filière).
|
• la base de 100% du Matif
• une prime « démarche et progrès » de 4 €/t
• une prime de marché variables selon les usines
• un dispositif d’intéressement limité à +/- 15 €/t, déterminé selon la différence moyenne de prix entre l’huile de colza et le gasoil (appelé spread). Un spread pivot de référence est calculé sur une moyenne de trois ans. Cet écart pivot de référence évolue dans une zone de franchise assumée par l’industriel.
Diester Industrie présente un contrat participatif et plus proche du marché
En résumé, ce nouveau dispositif plus proche de la variation du marché rémunère le producteur de colza diester à 100 % du prix du colza alimentaire (Matif). Le prix payé sera diminué jusqu'à 11 €/t (4 € – 15 €) avec un intéressement faible et majoré jusqu'à 19 €/t (4 €+15 €) avec un fort intéressement de 15 €, hors prime de marché.
Ainsi, pour du colza coté 400 €/t, le producteur sera rémunéré entre 389 €/t et 419 €/t selon la conjoncture. La rémunération du tournesol se calcule de la même façon en y adjoignant une prime spécifique de 25 €/t.
« Par rapport à 2010, ce dispositif d’intéressement a l’avantage d’être plus transparent et de limiter le risque pour les vendeurs dans un tunnel de plus ou moins 15 €/t. Selon les cours, les acteurs sont gagnants ou perdants, mais l’ensemble de la filière devient solidaire. » commente Bernard Nicol.
Un dispositif applicable pour les engagements pris avant le 31 mai 2011
Pour les prochaines récoltes, les engagements triennaux, portant obligatoirement sur un tiers de la collecte prévisionnelle devront être déclarés à Diester Industrie avant le 31 mai. Les précédents contrats passés avec les organismes stockeurs restent intacts. Il ne sera pas possible de rentrer dans le nouveau dispositif tant que le contrat triennal est engagé.
« L'an passé, seuls 14,5 % des oléagineux français avaient été transformés en biodiesel, soit 323.900 ha contre 518.400 ha l’année précédente. Avec des prix comme cette année, les producteurs hésitent à s’engager. C'est pourquoi nous avons modifié les modalités des contrats triennaux
« La très forte volatilité des graines freinait le développement des projets à long et moyen terme », ajoute Gérard Tubéry le président de la Fédération française des producteurs de d’oléoprotéagineux (Fop).
Les huiles usagées et graisses animales comptent doubleBernard Nicol, le directeur de Diester Industrie, a dénoncé le principe de double comptage des huiles usagées et des graisses animales (suif) dans la fabrication du biodiesel. Cette loi datant de décembre 2009 prévoit que les esters méthyliques d'huiles animales incorporés au gazole soient pris en compte pour le double de leur valeur réelle. Seule la France appliquerait cette mesure qui causerait du tord à la filière des huiles végétales. Les pétroliers ont alors profité de cette aubaine, et la demande en huiles usagées et animales se situerait aux alentours des 600.000 t. De ce fait, la France importe 300.000 t d’ester de suif pour remplacer les esters végétaux français. Selon Bernard Nicol, ces esters de suif importés n’étant soumis à aucun contrôle, les fraudes sont à craindre. Le directeur de Diester Industrie souhaiterait limiter le tonnage de ces huiles. |