![]() Jean Luc Cade, président de Coop de France nutrition animale (© Terre-net Média) |
L’objectif de ces contrats-types entre acheteurs et vendeurs est double :
- Donner des moyens aux agriculteurs et acteurs de la filière d’être capables d’anticiper leurs coûts de production et de prix de vente afin de mieux gérer la volatilité des prix des matières premières. Celle-ci constitue un danger plus important que des cours élevés mais connus;
- Répartir les risques économiques liés à la fluctuation du marché sur l’ensemble des acteurs de la filière.
« L’instauration de contrats bipartites devra rester un acte libre et volontaire de la part des acteurs d’une filière » et elle doit être l’occasion d’instaurer un « changement culturel entre les agriculteurs adhérents et leurs coopératives ». Ainsi, l’image de l’agriculteur « partenaire et réel acteur » sera préférée à celle de « client ». Lui seront donnés les moyens de pouvoir raisonner en marge sur coût de production et non en prix, pour mieux négocier ses achats.
Ce changement du « B to C* » au « B to B* » ne sera possible que si les objectifs évoqués précédemment en termes d’anticipation de prix de vente des produits sont atteints.
Le bipartisme est préféré par Coop de France au tripartisme ou à toute autre forme de contractualisation en raison d’une volonté affirmée de préserver la proximité entre les partenaires. En revanche ce bipartisme doit s’inscrire dans une vision globale de la chaine de production en se référant à des indicateurs adéquats.
Toutes catégories confondues, les nouveautés des offres de contrats proposés par Coop de France sont :
- une durée longue (exemple : 3 ans) avec des prix de marché lissés issus des prix moyens de vente sur le marché physique sur une période à définir ;
- la création sur le marché du porc de contrats basés sur un marché à livraison différée, qui permettrait aux éleveurs de connaitre le prix de vente du kilo de viande dès le lancement du cycle de production. La réflexion est menée en Bretagne sur le marché de Plérin ;
- pour tous les types de contrats, la possibilité d’intégrer des indicateurs extérieurs à définir, propre à chaque situation pour indexer les prix de vente ;
- des modalités de clauses de non exécution de contrat.
La contractualisation et les autres outils de régulation ne doivent en aucun cas s’inscrire en dehors du marché. Ils doivent en revanche contribuer à en maitriser le fonctionnement.
Mais surtout sa réussite repose sur des rapports équitables entre les partenaires (cf les difficultés déjà rencontrées par les éleveurs laitiers).
Ce système sera par ailleurs incomplet sans l’adhésion de la grande distribution. Or avec la Lme, cette dernière est uniquement soumise à une négociation annuelle de ces prix d’achats. Ainsi, espérer répercuter des variations de prix mensuels aux grandes enseignes commerciales semble à l’heure actuelle utopique.