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Pour « favoriser la mise sur le marché de produits » naturels, le ministère a annoncé la publication dans « les prochains jours, de la première liste des substances autorisées pour les préparations naturelles peu préoccupantes » qui permettra notamment la publication de l'arrêté autorisant le purin d'ortie, selon un communiqué du ministère. Cette autorisation est attendue depuis longtemps par les militants d'une réduction de l'utilisation des phytosanitaires. Mais elle achoppait sur des questions règlementaires, compliquant, par la faute du gouvernement selon la Confédération paysanne, sa mise sur le marché. Le gouvernement a « trouvé une voie réglementaire un peu étroite pour sortir de la difficulté (...) Nous avons demandé l'inscription de l'ortie sur la liste européenne des "substances de base", ce qui nous permet désormais d'autoriser la mise sur le marché » du purin d'ortie, mais aussi d'autres préparations naturelles, a-t-on expliqué au ministère.
« Le gouvernement se fait de la com' »
Le gouvernement a aussi accordé un soutien d'environ 200.000 euros pour la mise sur pied des dossiers administratifs d'homologation. La fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab) et l'institut technique de l'agriculture biologique (Itab) bénéficieront de ces aides qui aideront à valider scientifiquement des recettes traditionnelles afin d'obtenir leur commercialisation, a-t-on ajouté au ministère. De son côté, la Confédération paysanne a estimé qu'en « autorisant la commercialisation d'un symbole comme le purin d'ortie, le ministère va essayer de démobiliser ceux qui se battent pour l'autorisation » d'autres préparations naturelles. « Le gouvernement se fait de la com' », a ajouté Jean Sabench, responsable de la commission phytosanitaires du syndicat, estimant que les fonds dégagés ne permettraient de monter que quatre ou cinq dossiers d'homologation.
A la fois engrais et anti-parasites naturels, le purin d'ortie, tout comme l'huile de neem, un arbre dont on tire une préparation naturelle bio-stimulante pour les plantes, n'avaient jusqu'ici pas obtenu les autorisations nécessaires de mise sur le marché. Depuis quelques années, élus et administration se renvoyaient la balle, selon la Confédération paysanne qui reproche au gouvernment d'avoir compliqué le processus en exigeant que la substance de base de ces produits figure sur une liste homologuée par Bruxelles. Or, l'Allemagne, l'Espagne et l'Autriche, notamment, n'ont pas ces exigences, a souligné M. Sabench.
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