L'arrêté autorisant la commercialisation est paru au JO

L'arrêté autorisant la commercialisation est paru au JO


Le purin d'ortie fertilise la culture et repousse les insectes parasites. (© DR)

La décision s'inscrit dans le cadre d'une douzaine de mesures destinées à promouvoir une alternative aux phytosanitaires, comme le prévoit le plan Ecophyto 2018, élaboré lors du Grenelle de l'Environnement. L'arrêté autorise les « préparations dites purins d'orties, obtenues à partir de feuilles fraîches ou séchées d'ortie », qui devront être déclarées à l'administration avant mise sur le marché. Il ne cite pas d'autres plantes.

Par ailleurs, dans une note de service du 18 avril, dont l'Afp a obtenu copie, le ministère de l'Agriculture a fixé une « liste de référence », indicative et évolutive, de 34 plantes à partir desquelles « sont susceptibles d'être déposées des demandes d'autorisation de mise sur le marché de préparations naturelles peu préoccupantes à usage phytopharmaceutique ». La liste inclut l'ail, l'artichaut, le basilic, le thym, le tournesol, le laurier, et des plantes non-comestibles: bouleau, sureau, prêle ou olivier. Le gouvernement a accordé un soutien d'environ 200.000 euros pour la mise en place des dossiers administratifs d'homologation.

La Fédération nationale de l'agriculture biologique (Fnab) et l'Institut technique de l'agriculture biologique (Itab) bénéficieront de ces aides, qui aideront à valider scientifiquement des recettes traditionnelles afin d'obtenir leur commercialisation. Cette liste « n'inclut pas toutes les plantes les plus travaillées, avec lesquelles on obtient des résultats pour remplacer les phytosanitaires ou les fongicides », a regretté Dominique Jeannot, président l'association des « Amis de l'Ortie ».

Allemagne : 400 préparations naturelles autorisées

« En Allemagne, il y a plus de 400 produits phytosanitaires naturels autorisés », a expliqué M. Jeannot. De son côté, la Confédération paysanne a estimé qu'en « autorisant la commercialisation d'un symbole comme le purin d'ortie, le ministère va essayer de démobiliser ceux qui se battent pour l'autorisation d'autres préparations naturelles ».

Un purin difficile à réaliser en suivant les règles de l’arrêté 

L'arrêté du ministère n'est qu'une « fausse autorisation », a affirmé l'association Aspro, qui milite pour la reconnaissance des alternatives aux phytosanitaires. « Tous les purins d'orties commercialisés vont rester hors la loi », a déclaré à l'Afp Jean-François Lyphout, président de l'Aspro. Selon lui, il est « matériellement impossible de produire du véritable purin d'orties selon la recette » publiée en annexe de l'arrêté et qui doit être respectée. Cette recette officielle prévoit une période de macération des feuilles d'orties dans de l'eau de pluie pendant 3 à 4 jours à 18 degrés, alors que selon les écologistes la macération pour obtenir une fermentation efficace prend plus de temps et nécessite des précautions particulières. « C'est impossible d'en faire en trois jours et à 18 degrés constants. Si on le met sur le gaz, il faudrait expliquer comment on tient une telle température pendant trois jours et si on utilise des réchauffeurs cela devient industriel », a noté M. Lyphout qui a qualifié le produit officiellement autorisé de « piquette d'orties complètement inefficace ».

A lire également sur le purin d'ortie

Partager
Inscription à notre newsletter

NEWSLETTERS

Newsletters

Soyez informé de toute l'actualité de votre secteur en vous inscrivant gratuitement à nos newsletters

MATÉRIELS D'OCCASIONS

Terre-net Occasions

Plusieurs milliers d'annonces de matériels agricoles d'occasion

OFFRES D'EMPLOIS

Jobagri

Trouvez un emploi, recrutez, formez vous : retrouvez toutes les offres de la filière agricole