![]() Il y aura " moins de grains et moins de paille", selon M. Barrau. (© Terre-net Média) |
« Pas de pertes de paille à la moisson »
Mais selon M. Barrau, il y aura « moins de grains et moins de paille à l'issue des moissons ». Le syndicat lance « un mot d'ordre » pour que tous les agriculteurs « se mettent en situation, dès le mois de mai, bien avant les moissons pour ne pas laisser perdre de la paille ».
Lors des moissons de l'été, le céréalier a le choix entre garder la paille pour la mettre en bottes destinées à l'élevage, ou la broyer pour la répandre dans les champs où elle se transforme en humus, explique-t-il. Compte tenu de « la sécheresse générale, en partie européenne", il va falloir peut-être quatre à cinq fois plus de paille que les années normales. M. Barrau prône ainsi un rapprochement entre les fédérations locales de l'élévage et les représentants départementaux des céréaliers « pour contractualiser des achats de paille ».
Eviter la spécultation sur la paille
La Fnsea veut notamment éviter la spéculation par les marchands de paille. « L'objectif n'est pas de laisser perdre de la paille car on sait que les éleveurs en auront besoin l'hiver prochain », insiste Dominique Barrau, qui espère un retour de la pluie. « L'élevage n'aura pas les moyens de se payer une autre année de crise », prévient le syndicaliste.
« On est très mal », témoigne la conjointe d'un éleveur de Saint-Adjutory, en Charente. « On n'a pas de pluie, donc l'herbe ne pousse pas et ce que les vaches ont mangé, ça ne repousse pas derrière. C'est grillé comme en plein mois de juillet », a raconté à l'AFP Liliane Voisin. A la chambre d'agriculture de la Charente, on a lancé un « appel à la solidarité ». « On liste les gars qui ont besoin de foin et tous les gars qui en auraient. Mais bon, le problème, c'est que ma liste d'éleveurs qui en ont besoin va être très longue », a expliqué à l'AFP Sylvie Enee, technicienne bovins.
Météo France reste muet sur la pluviométrie à venir
Difficile de savoir s'il va pleuvoir dans les mois qui viennent. Les modèles permettent d'anticiper des mois de mai, juin et juillet « plus chauds que la normale », indique à l'AFP Michel Schneider, ingénieur à Météo France. Mais ils restent muets sur la pluviométrie. « Les derniers modèles ne permettent pas de dégager un scénario privilégié » , déclare-t-il. S'il pleut, « les précipitations seront en très, très grande partie absorbées par la végétation ou s'évaporeront, et elles n'auront plus la possibilité d'aller alimenter les nappes phréatiques » dont 58% environ affichent un niveau inférieur à la normale, explique M. Schneider.
Un « comité sécheresse » se réunira le 16 mai, à la demande de la ministre de l'Ecologie Nathalie Kosciusko-Morizet, afin de faire le point sur la situation. S'il est impossible de dire si la tendance actuelle est imputable au changement climatique, des « anomalies comme on en a eu au mois d'avril », le deuxième plus chaud depuis 1900 en France métropolitaine, et « des situations de sécheresse » font partie « des évolutions attendues » dans le cadre du réchauffement du globe, explique l'ingénieur de Météo France.