![]() Nicolas Sarkozy en Charente. (© AFP) |
200 millions pour accélérer les indemnisations
par le fonds de garantie des calamités agricoles
Concrètement, l'Etat prendra en charge les intérêts des prêts octroyés dans le cadre de ce seul plan de soutien à l'élevage. « Je ne viens pas annoncer le décalage du remboursement de tous les prêts dans l'agriculture française », a précisé le président, « il faut être sérieux ». En outre, le chef de l'Etat a annoncé que les éleveurs en difficulté seraient exemptés de la taxe sur le foncier non bâti, un effort qu'il a estimé à 300 millions d'euros. Et il a précisé que l'Etat avait débloqué 200 millions pour accélérer les indemnisations par le fonds de garantie des calamités agricoles, pour des premiers versements « dès septembre ». Il a aussi promis aux agriculteurs une réunion « dès la semaine prochaine » avec plusieurs ministres (Agriculture, Ecologie, Défense) et le patron de la Sncf pour régler les « problèmes logistiques massifs » de livraison et de stockage de fourrages. Devant les éleveurs de Montemboeuf comme lors de la table ronde qui a suivi à La Rochefoucauld, il a vanté un plan d'aide compatible avec les exigences européennes: « ne retombons pas dans les mauvaises habitudes de vous donner des allocations qui seraient déclarées illégales dans quelques mois ». Outre ces mesures d'urgence, M. Sarkozy a annoncé un plan à cinq ans de création de retenues d'eau et de réduction des volumes d'eau utilisés par l'agriculture.
« Il n'y a pas place pour la polémique politicienne »
Raccrochée in extremis à la table ronde présidentielle après s'être plainte d'en avoir été oubliée, la présidente de la région Poitou-Charentes Ségolène Royal a pu réagir « à chaud » au plan gouvernemental, après une bordée de sifflets rapidement coupée par Nicolas Sarkozy au nom de la « tolérance ». La candidate à la primaire PS a d'abord tenu à rassurer son adversaire de 2007, qui venait d'évoquer « les promesses qu'on ne peut pas tenir », sur la « légalité » des aides promises aux éleveurs par sa région. Elle a ensuite demandé « l'interdiction du broyage des pailles », le « blocage des prix des fourrages » et une « réquisition partielle » des céréales destinées à l'exportation. Le président lui a assuré avoir déjà ordonné la première, avant de lui opposer une fin de non recevoir polie sur les deux autres. Face à la gravité de la crise, les deux ex-rivaux de 2007 se sont finalement retrouvés sur la nécessité de travailler ensemble. « La souffrance n'est ni de droite, ni de gauche », a relevé M. Sarkozy. « Il n'y a pas place pour la polémique politicienne », a renchéri Mme Royal.