Dès 16-18 % d’humidité pour préserver le rendement, la qualité des graines et celle des pailles

Dès 16-18 % d’humidité pour préserver le rendement, la qualité des graines et celle des pailles


Ne pas attendre que l'humidité passe sous les 16-18 % pour récolter.
Il convient de surveiller chaque jour les parcelles. (© A.Laloi/Unip)

L’Unip délivre ses conseils pour réussir la récolte des pois alors que les pluies orageuses sur des cultures arrivées à maturité ont pu provoquer un affaissement des tiges. En effet, les conditions climatiques particulièrement sèches de ce printemps ont diminué la durée de floraison, réduit la taille des plantes et limité les étages de gousses. « On observe quatre à cinq étages dans les bonnes situations de l’Ouest, mais parfois deux à trois en sols superficiels. De plus, l’alternance du sec et d’humification du couvert suite aux pluies d’orages risque d’entraîner un affaissement des tiges. » Ainsi, pour préserver le potentiel de rendement et assurer la qualité des graines et de la paille, l’Unip recommande d’intervenir dès que les graines atteignent 16 à 18 % d’humidité.

Perte d’humidité potentielle de 3 points par jour

L’institut prévient que cette période est très courte et qu’il faut en plus que le sol soit assez sec. « La perte d’humidité peut atteindre 3 points par jour par temps sec en fin de maturité. Il convient de surveiller chaque jour les parcelles. La présence de quelques gousses vertes ne doit pas retarder le chantier de récolte. » A ce stade, les tiges ont encore de la tenue, le risque de pertes de graines au champ, de verse, de remontée de terre et de grains tachés est limité.


La pénurie actuelle de fourrage devrait
encourager la récolte des pailles de
pois qui concerne habituellement
5 à 50 % des surfaces selon les régions.
(© B.Carrouée/Unip)

Autre point positif, à 16-18 % d’humidité, la graine est plus résistante aux chocs mécaniques lors du battage et des manipulations : il y a donc moins de grains cassés ou splittés et moins d’usure du matériel.

La norme de commercialisation des pois est de 14 % d’humidité, indispensable pour assurer une bonne conservation. « Une ventilation continue, de jour comme de nuit, sera souvent nécessaire dans les jours qui suivront la récolte pour ramener rapidement le lot à 14 % d’humidité. » A l’inverse, attendre de passer en dessous de 15 % d’humidité c’est prendre le risque d’une pluie qui retardera la récolte et pourrait entraîner la verse, des remontées de terre et de cailloux.

Qualité intermédiaire entre une paille de céréales et
un foin de luzerne

Ne pas attendre une maturité trop avancée des grains assure de plus une récolte facilitée de la paille de pois et en préserve la qualité.

« La valeur nutritionnelle de la paille de pois est assez proche de celle d'un foin de luzerne au stade floraison (cf. tableau), hormis la valeur Pdin très variable en fonction de la teneur en azote des plantes. Par ailleurs, de source éleveurs de moutons et de chèvres, la paille de pois est très appétante. Elle a aussi une bonne capacité d'absorption en litière. » Pour les agriculteurs qui broient généralement les pailles, il faut savoir que lorsque les pailles sont enlevées, il faut ajouter aux doses de PK pour couvrir les exportations : 15 kg de P2O5 et 100 kg de K2O. Par ailleurs, la récolte exceptionnellement précoce du pois, avec des pluies localement abondantes ces derniers jours, peut offrir des opportunités pour réussir une deuxème culture avant le blé suivant : fourrage d’été en région d’élevage ou dérobée à cycle court (sarrasin, variétés très précoces de tournesol, soja ou sorgho).


Valeur nutritionnelle de la paille de pois. Cliquer pour agrandir. (© Unip)

 

Des rendements très faibles pour les premiers pois récoltés

Dans le Sud-Ouest, en Poitou-Charentes, Pays-de-la-Loire, Champagne, Lorraine et dans le Berry, les pois d’hiver et de printemps virent au jaune et les récoltes ont commencé pour les parcelles les plus avancées, soit avec au moins 15 jours d’avance. Les premiers échos de rendement sont très faibles : 25-35 q/ha pour des pois ayant développé 2 à 3 étages de gousses, suite à une floraison écourtée par le stress hydrique.

Plus au Nord, les situations sont très variables en fonction de la profondeur du sol, des averses locales en avril - mai et éventuellement de l’irrigation. Certains pois ont formé très peu d’étages et commencent à virer au jaune, alors que d’autres sont encore verts, voire en fleur pour les régions les plus tardives. Les pluies récentes pourront donc profiter aux parcelles qui présentaient déjà le meilleur potentiel et accentuer les écarts de rendement.

Les féveroles, plus tardives que les pois, bien que fortement raccourcies par la sécheresse précoce, pourraient bénéficier pleinement de ce retour de pluie.

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