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Destiné à « donner la parole aux agriculteurs du monde entier », ce colloque se tient dans la perspective de la réunion des ministres de l'Agriculture du G20, les 22 et 23 juin à Paris.
Nicolas Sarkozy a débuté son intervention sur la défense de l'euro, menacé par la crise persistante de la dette grecque.
Pour une plus grande stabilité des prix agricoles
Comme l'euro, les agriculteurs ont besoin de « stabilité », a fait valoir le chef de l'Etat. Il a plaidé en faveur d'un modèle agricole qui reposerait sur deux principes, un réinvestissement dans le secteur qui permettrait d'augmenter la production donc de nourrir la planète, et la mise en place d'une « gouvernance mondiale modernisée » pour une plus grande stabilité des prix agricoles. « Produire plus pour nourrir les hommes et produire mieux pour assurer une production durable, cela ne sera possible qu'à la condition que l'agriculture redevienne un domaine d'investissement majeur », a-t-il déclaré, soulignant une fois encore que ce secteur était « stratégique ».
Pour atteindre cet objectif, il a appelé les pays à « tenir leurs engagements en matière d'aide publique à l'agriculture » et à « favoriser les investissements privés » pour développer les productions, la recherche et l'innovation. Le chef de l'Etat, qui a fait de la lutte contre l'extrême volatilité des prix des matières premières agricoles l'une de ses priorités du G20, a une nouvelle fois insisté sur « l'impératif de transparence, de régulation et de supervision » qui doit s'appliquer aux marchés agricoles mondiaux. « L'objectif de la France est que les pays du G20 adoptent en ce domaine des principes forts », a-t-il souligné.
Les agriculteurs du monde doivent défendre leurs convictions
Nicolas Sarkozy a notamment évoqué la mise en place rapide, sous l'égide de la Fao (organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), d'un « nouveau système d'information sur les marchés calqué sur celui existant pour le pétrole ». Le président a également défendu l'idée d'un « forum de concertation » pour améliorer la sécurité alimentaire et répété sa volonté de « réguler les marchés financiers dérivés » des produits agricoles pour limiter la spéculation.
« Nous, agriculteurs du monde, devons prendre part au dialogue, défendre un certain nombre de nos convictions », a affirmé Xavier Beulin, président de la Fnsea devant les délégués à l'ouverture des travaux. Le responsable syndical a évoqué l'« instabilité » des prix agricoles et l'« impérieuse nécessité de réfléchir au développement agricole » au regard de la question environnementale. Comme Jean-Michel Schaeffer, président de Jeunes Agriculteurs (JA), Xavier Beulin a tenu à saluer la présence d'une délégation japonaise à qui il a manifesté la « solidarité » des participants.
Les délégués vont plancher jusqu'à vendredi pour soumettre des propositions en vue de la réunion la semaine prochaine du G20 agricole. Les ministres de l'Agriculture des vingt pays les plus riches de la planète seront appelés à se prononcer sur une série de mesures destinées à réduire la volatilité des prix agricoles, un plan sur lequel le ministre de l'Agriculture, Bruno Le Maire, tente d'obtenir un consensus. Ce plan, s'il est validé, sera ensuite présenté au G20 en novembre à Cannes.