L’amélioration reste fragile, la tendance baissière (Mis à jour le 1er juillet 2011)

L’amélioration reste fragile, la tendance baissière (Mis à jour le 1er juillet 2011)

Malgré le
Malgré le « rattrapage » de 2010, la tendance
des revenus agricoles reste baissière en moyenne,
selon le ministère de l'Agriculture.
(© Terre-net Média)

Selon les chiffres du ministère de l’Agriculture, dévoilé le 30 juin 2011, les résultats courants avant impôts des exploitations professionnelles se sont redressés à 24.300 € en moyenne en 2010, alors qu’ils étaient tombés à 11.300 € en 2009. Malgré cette nette remontée, les revenus restent inférieurs de 12 % à leur niveau de 2007.

Davantage en 2010 qu’en 2009, le revenu moyen cache d’importantes disparités selon les productions. Ainsi, bénéficiant d’une forte hausse des cours, les producteurs de grandes cultures voient leurs revenus se redresser à 41.200 €, après avoir chuté à 10.200 € l’année précédente.

Profitant du bilan de santé de la Pac, avec l’attribution de nouveaux Dpu, les éleveurs d’herbivores voient leur revenu reprendre quelques couleurs. Subissant la crise de plein fouet en 2009, les éleveurs laitiers, avec la hausse des prix du lait, constatent la remontée de leurs revenus. S’établissant à 21.300 € par actif, ces derniers d’approchent de leur niveau de la fin des années 90. Par ailleurs, « les nouvelles aides en secteur ovin portent le revenu moyen à un peu plus de 15.000 € par actif ».

Bovins viande : le plus bas niveau de revenu depuis 1992

La tendance n’est cependant pas la même pour les éleveurs de bovins viande. Leur résultat courant n'est que de 14.300 €. En moyenne sur les trois dernières années, il est à son plus bas niveau depuis 1992. Avec le très faible niveau des revenus enregistrés en 2009, les évolutions relatives ont logiquement été très fortes en 2010. S’abstenant de publier ces évolutions annuelles qui ne reflètent qu’une volatilité accrue des marchés agricoles, le ministère de l’Agriculture a davantage examiné les moyennes triennales. Des moyennes qui montrent, en 2010, une poursuite de la tendance baissière des revenus : - 5,4 % par an entre les deux dernières moyennes triennales.

Une tendance à moyen terme à la baisse

Reste que, malgré l’envolée du prix des céréales et la remontée des prix du lait, la tendance de l’évolution des revenus, corrigée des effets de la volatilité des prix par des moyennes triennales, reste à la baisse quelle que soit la production. Les régions de grandes cultures enregistre ainsi des revenus tendanciellement à la baisse : - 13 % en Ile-de-France, - 12 % en Picardie, - 9 % en région Centre. Tendance également baissière en régions mixtes : - 10 % en Lorraine, - 5 % en Haute-Normandie. Les bassins allaitants suivent la même courbe : - 7 % en Pays-de-la-Loire, - 6 % en Limousin. Seules les régions laitières enregistrent une tendance plus positive : + 2 % en Basse-Normandie, + 4 % en Auvergne et même + 12 % en Franche-Comté.

La réaction du ministère de l'agriculture...

« Ces fortes variations des revenus agricoles justifient pleinement les différentes initiatives prises
par le Gouvernement tant au niveau national (au travers de la loi de modernisation agricole)
qu'aux plans européen et international (dans le cadre de la réforme de la PAC et du G20) en
faveur d'une meilleure régulation des marchés.»

......Et des syndicats.

Réagissant aux chiffres des revenus agricoles publiés par le ministère de l’Agriculture, la Confédération paysanne souligne « l’incapacité politique à résoudre le désordre de la spéculation » qui « trouve sa traduction dans les comptes de l’agriculture 2010 ». « Ces chiffres suffisent à rappeler au ministre de l’Agriculture, l’incapacité financière de nombreux éleveurs à supporter les conséquences de la sécheresse 2011 et l’achat de fourrages de substitution livrés à la spéculation », précise le syndicat dans un communiqué.

La Coordination rurale, de son côté, évoque des chiffres « édifiants » avant de questionner : « Alors que le volume de production a augmenté d’environ 30 % depuis 1980, sa valeur a baissé de l’ordre de 20 %... A qui profite cette situation ? Ce sera à l’Observatoire des prix et des marges de jouer son rôle et de le déterminer avec précision. » Et de conclure : « La sortie de l’agriculture du champ de compétence de l’Omc est aujourd’hui la seule véritable solution pour sauver notre agriculture et nos agriculteurs, et stabiliser les prix. »

 

Allez plus loin en lisant:

Les indicateurs de revenu en 2010 par région et catégorie d'exploitation publié par le ministère de l'Agriculture

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