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En prenant connaissance, le 29 juin dernier, des propositions budgétaires pour l’agriculture de la Commission européenne pour 2014/2020, les députés européens n’ont pas le sentiment d’avoir été entendus.
Ils l’ont fait savoir lors d’une réunion avec le commissaire européen, Dacian Ciolos, le 13 juillet dernier. Selon eux, « le financement de l'agriculture doit être maintenu à niveau constant comme il l’avait signalé le 23 juin dernier en présentant leur résolution (voir article). Or, les propositions de budget reviendraient à diminuer les crédits alloués à l’agriculture entre 7 et 15 %».
La Pac ne doit pas être « la seule visée par les compressions budgétaires »
« L'Europe s'élargit et les défis imposés aux agriculteurs sont aujourd'hui nombreux, a fait observer Albert Dess (Ppe, DE). Nous ne pouvons tout simplement pas accepter que la Pac soit la seule visée par les compressions budgétaires ». « La balle est dans le camp du Conseil et du Parlement », a répondu le commissaire à l’Agriculture, en rappelant que la proposition de budget a été établie sur la base des crédits prévus pour 2013 et en ajoutant que l’agriculture bénéficiera sur 2014/2020 de nouvelles ressources financières : 2,8 milliards d'euros issus du Fonds européen d'ajustement à la mondialisation, 5,1 milliards d’euros pour la recherche.
« Cela nous fait un montant total de 435,5 milliards d'euros pour le secteur agricole », a conclu le commissaire européen. Mais le fonds d’ajustement à la mondialisation serait d’emblée insuffisant pour compenser le manque à gagner des éleveurs de bovins viande, qui résulterait d’un accord avec le Mercosur, insistent les députés, même si ces derniers refusent cette éventualité. Sur le fond, les députés sont partagés sur les nouvelles mesures écologiques. Conditionner le versement de 30 % des ressources du premier pilier (paiements directs) par la mise en œuvre de nouvelles mesures écologiques ne satisfait pas tous les membres du Parlement européen.
Dans le projet de budget, l’équité des aides entre les paysans des états membres n’est pas non plus suffisamment affirmée. Selon le député letton, Alfreds Rubiks,en 2020, « les agriculteurs lettons ne recevront que 52 % par rapport au niveau moyen des paiements de l'Union » . « Il ne faut pas oublier que la Pac joue un rôle des plus importants dans la cohésion de l'UE. Aussi, le non respect des promesses pourrait devenir une menace ».