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« Au moins 50 millions d'euros »
« Nous demandons instamment une rencontre » avec M. Le Maire que « nous n'avons pas beaucoup entendu sur les problèmes de la filière », a déclaré à l'Afp Angélique Delahaye, présidente des producteurs de Légumes de France. Cette dernière a souligné l'urgence de la situation afin de « travailler à un plan de sauvetage » des producteurs. Elle a estimé ces aides financières à « au moins 50 millions d'euros ». Bruno Dupont, président des producteurs de fruits, a lui aussi insisté sur la nécessité d'une rencontre avec le ministre « tant la pression sur le terrain est forte ». Pour Jérôme Despey, secrétaire général adjoint de la Fnsea, la réunion de vendredi au ministère ne peut être qu'une « première étape ». « Nous souhaitons que le ministre aille dès la semaine prochaine dans des régions en crise pour constater les difficultés et apporter de premiers éléments de réponse », a-t-il déclaré à l'Afp.
Depuis le printemps, les producteurs sont en grande difficulté faute de pouvoir vendre leurs produits à un prix couvrant leurs coûts de revient. Les producteurs de tomates, concombres et salades ont par ailleurs été particulièrement touchés par l'épidémie de la bactérie E. coli, les consommateurs ayant délaissé ces légumes. Les producteurs de pêches et nectarines, les fruits les plus consommés en période estivale, sont aussi en difficulté en raison d'une production particulièrement abondante alors que la consommation est faible.
Une « concurrence déloyale » de certains pays européens
Les producteurs se plaignent surtout de la « concurrence déloyale » de certains pays européens, au premier rang desquels l'Espagne, qu'ils accusent d'exporter des fruits et légumes produits à bas coûts et non conformes aux normes européennes. Ces dernières semaines, les agriculteurs français ont mené plusieurs actions contre des camions espagnols, déversant leurs marchandises sur la chaussée pour manifester leur colère. Ils réclament un regain de compétitivité pour leurs exploitations avec une baisse du coût du travail permanent, afin de pouvoir s'aligner sur les salaires pratiqués dans les pays concurrents comme l'Espagne ou l'Allemagne.
Les producteurs dénoncent également les « disparités » fiscales, sociales et environnementales qui plombent, selon eux, leur production.
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