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La filière des fruits et légumes dit traverser une grave crise. Elle s'émeut de vendre à perte, dénonce la concurrence déloyale exercée selon elle par des pays comme l'Espagne ou l'Italie et le chantage pratiqué par la grande distribution. Dans les Pyrénées-Orientales, les producteurs ont manifesté leur colère samedi en enfonçant le portail du consulat d'Espagne à Perpignan et en déversant des centaines de kilos de fruits. La veille au soir, des agriculteurs ont provoqué un mouvement de foule dans une grande surface de Nîmes qui organisait une vente flash de raisin italien, en annonçant à la clientèle du magasin que tout était gratuit pendant dix minutes.
Le kilo de pêches revient à 1,40 euros à son producteur, mais il lui est acheté un euro, a précisé M. Aris. De la part de la grande distribution, « c'est le chantage permanent: si tu me fais pas ce prix, je prends chez l'autre », a-t-il rapporté. Or le coût direct d'une heure de travail est de 11 euros pour un producteur français contre 4 ou 5 euros de l'autre côté de la frontière pour un Espagnol, a-t-il dit. Dans ce contexte, le ministère de l'Agriculture a promis de présenter un plan de sortie de crise le 7 septembre. Mais, a expliqué M. Aris, il s'agira d'un plan structurel à long terme, et les producteurs ont besoin de mesures immédiates de trésorerie pour les aider à rembourser leurs emprunts ou à payer leurs cotisations sociales.
Ce sont de telles mesures que les producteurs de pêches attendent de la part de M. Le Maire mardi.