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La culture des pommes de terre va devenir plus risquée
« Les agriculteurs se sont toujours adaptés, mais le rythme de changement à cause du changement climatique va être bien plus rapide que dans le passé. Il y aura une réelle nécessité d'aller vite », a déclaré à l'Afp Bruce Campbell, directeur du Programme de recherche sur le changement climatique, l'agriculture et la sécurité alimentaire (Ccafs). Dans une série d'études, les experts soulignent les risques pour des produits de base comme le blé, le maïs, les bananes et le manioc. Ils citent aussi en exemple la pomme de terre, dont l'amidon est un nutriment vital pour des centaines de millions de personnes. La pomme de terre est vulnérable à la chaleur qui réduit sa croissance et la formation d'amidon. Avec le réchauffement, la culture des pommes de terre va devenir plus risquée dans le Sud de l'Afrique et dans les hautes terres tropicales. Dans les latitudes plus septentrionales, la propagation des parasites, comme la teigne de la pomme de terre, est redoutée. Mais le mildiou, responsable de famines par le passé en Europe, deviendra moins menaçant.
Il faudrait investir au moins 7 milliards de dollars supplémentaires par an dans l'irrigation, la recherche agronomique et les infrastructures rurales, selon le volumineux livre publié lundi présentant les stratégies d'adaptation des récoltes au changement climatique (« Crop Adaptation to Climate Change »). Pour diversifier les productions agricoles, les banques de conservation des graines et des génomes connus devraient jouer un rôle-clé, selon les chercheurs. L'identification de caractéristiques génétiques particulières chez des plantes sauvages peut fournir un stock de gènes permettant d'affronter des conditions plus difficiles. Le recours à des organismes génétiquement modifiés, contesté par de nombreuses organisations écologistes, est également possible. Mais « c'est une question à laquelle la société doit répondre », déclare prudemment M. Campbell.
Les températures vont augmenter de 1,8 à 4 °C au cour du 21e siècle
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Le programme Ccafs résulte de l'association de deux organisations non-gouvernementales, le Groupe consultatif sur la recherche agricole internationale (Cgiar) et le Partenariat pour l'étude scientifique du système (Essp). En septembre 2009, l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (Fao) avait prévenu que la production alimentaire devrait augmenter de 70 % pour nourrir la population du globe, estimée à 9,1 milliards d'habitants en 2050.