|
Et ils ont sur ce point comme sur de nombreux autres, le soutien de la commission « Agriculture » du Parlement européen présidée par Paolo de Castro. Ensemble, ils tenaient un séminaire de haut niveau ce 6 octobre à Bruxelles au siège du Copa Cogeca, huit jours avant la présentation des propositions législatives de la Commission européenne pour l’après 2014.
En fait, le Copa-Cogeca aiguise ses armes car tel qu’il est, « il n’y a rien de bien » dans le projet « fuité ». Ses propositions de « verdissement » paraissent incongrues. La réforme de la Pac doit d’abord être, selon les deux organisations, celle des agriculteurs. Gerd Sonnleiter et Paulo Bruni, respectivement présidents du Copa et du Cogeca ne comprennent pas que l’Europe ne contribue pas à relever, à son niveau et dans les toutes prochaines années, le défi alimentaire mondial d’accroître de 70 % la production agricole. « Pourquoi retirer des terres de la production alors que d’autres pays n’hésitent pas à en acheter en Afrique pour renforcer la sécurité alimentaire de leur population », rappellent-ils. Envisager le retrait de 7 % des terres agricoles représenterait, à l’échelle européenne, 6 à 7 millions d’hectares cultivés en moins !
Augmenter le potentiel de production
Selon le Copa-Cogeca, les agriculteurs ont fait déjà beaucoup d’efforts pour l’environnement. Aussi les organisations professionnelles sont « opposées à un "verdissement" qui ajouterait des charges coûteuses à celles que supportent déjà les agriculteurs de l’Union, menaçant ainsi leur compétitivité et leur viabilité économique ». Selon Gerd Sonnleiter, du Dbv en plus d’être président du Copa, des mesures de verdissement trop contraignantes pourraient même pousser des agriculteurs à renoncer aux paiements conditionnels des aides du premier pilier si les règles à respecter sont trop rigides. Le Copa Cogeca veut une réforme flexible qui prend en compte les priorités et les défis des agriculteurs (changement climatique) et qui doit leur permettre de produire plus.
« Il faut augmenter le potentiel de production agricole européen en préservant les ressources naturelles et en favorisant la recherche et l’innovation y compris dans le secteur des biotechnologies », a déclaré Paolo De Castro. La réforme de la Pac ne doit plus être celle de bureaucrates de la Commission.
Avec les nouvelles prérogatives allouées par le traité de Lisbonne, le Parlement européen jouera pleinement son rôle pour défendre un projet de réforme qui n’entrave pas l’activité de production des agriculteurs, avec des règles de conditionnalité simplifiées, a assuré Paolo de Castro. C’est une chance pour défendre un projet qui serve d’abord les intérêts des agriculteurs et pas seulement ceux de la société civile.
Pas de consensus sur le plafonnement
Outre le « verdissement » et la question des jachères, le séminaire de Haut niveau du Copa Cogeca a été l’occasion de rappeler ses positions sur le fonds d’urgence. Il devra être un dispositif permanent étendu à davantage de productions pour être en mesure de faire face à des crises récurrentes.
Les sujets sur lesquels le Copa-Cogeca ne s’est pas prononcé clairement, sont probablement ceux pour lesquels il a été impossible de définir une position commune entre les responsables des organisations agricoles adhérentes. Il en est ainsi de la convergence des aides, ou plutôt de la période de transition. Qu’elle soit entre état ou à mettre en oeuvre dans ceux où les aides reposent sur des références historiques. « C’est le monde politique qui tranchera. Au Copa-cogeca, nous voulons nous trouver un consensus ».
Un consensus n’a pas non plus été trouvé sur la question du plafonnement des aides. Gerd Sonnleit, président du Dbv en Allemagne en plus d’être président du Copa, a même rappelé l’opposition de son pays sur ce point car « nous ne voulons pas de ségrégation entre les agriculteurs ! »