La connaissance approfondie des ennemis des cultures ouvre la voie à des méthodes de lutte alternatives

La connaissance approfondie des ennemis des cultures ouvre la voie à des méthodes de lutte alternatives

Des carabes contre les mauvaises herbes

Une étude conjointe entre l’Inra et le Bbsrc (Biotechnology and biological sciences research council), l’un des conseils de recherche du gouvernement du Royaume-Uni, conclut que la présence de carabes dans les champs cultivés serait un moyen de lutte biologique efficace contre les mauvaises herbes. Une meilleure gestion des populations de ces coléoptères permettrait ainsi, en plus de préserver la biodiversité, de diminuer l’usage d’intrants. L’Inra rappelle alors les actions en faveur des populations de carabes : limitation des phytos, de la pratique du labour, préservation des habitats semi-naturels.

Les carabes participent à la lutte contre les adventices en se nourrissant de leurs graines.
Les carabes participent à la lutte contre les adventices en se
nourrissant de leurs graines. (© Inra/Pascal Thiebeau)

Les carabes, insectes appartenant à l’ordre des coléoptères, comme les scarabées et les coccinelles, consomment des graines et notamment celles de mauvaises herbes. Une équipe de chercheurs a étudié des données portant sur 257 champs comprenant quatre cultures différentes (maïs, betterave, colza d’hiver et de printemps), répartis sur l’ensemble du territoire britannique. En conclusion, plus il y a de graines disponibles en surface, c’est-à-dire juste après qu’elles soient tombées de la plante, plus le nombre de carabes est élevé. Ces résultats suggèrent aussi que les carabes prélèvent une part non négligeable de graines avant que celles-ci ne viennent réalimenter le stock de graines du sol.

Les génomes fongiques des pourritures blanche et grise décryptés

Le séquençage et l’analyse du génome des champignons responsables de la pourriture grise de la vigne et de la pourriture blanche du colza viennent d’être achevés par un consortium de chercheurs internationaux dirigé par l’Inra. Pourriture grise et pourriture blanche touchent des plantes d’intérêt agronomique (tournesol, oignon, vigne, tomate, colza…) aussi bien en culture qu’après récolte. Elles sont provoquées par des champignons microscopiques, respectivement Sclerotinia sclerotiorum et Botrytis cinerea.

En pratique, la découverte de différences de reproduction entre ces deux champignons a un impact important sur l’épidémiologie et les méthodes de contrôle susceptibles d’être développées à l’encontre de ces deux champignons. A l’avenir, l’étude approfondie de ces champignons devrait permettre de développer de nouvelles méthodes de lutte intégrées pour une gestion durable de ces maladies.

Contre le charançon, empêcher la symbiose avec des bactéries indispensables à sa survie

 

Dégâts causés par le charançon des tiges sur colza.
Dégâts causés par le charançon des tiges du colza.
(© Terre-net Média)

Tous les organismes, dont celui de l’Homme, évoluent dans un milieu non aseptique, c’est-à-dire peuplé de microbes comme les virus et les bactéries. On distingue plusieurs types de bactéries : les bactéries pathogènes, à l’origine des maladies, et les bactéries symbiotiques, beaucoup plus nombreuses, qui vivent en harmonie à l’intérieur des organismes vivants et sont nécessaires à leur survie.

 

Ainsi une équipe de recherche sous tutelle de l’Insa de Lyon et de l’Inra a découvert que le charançon présente la particularité de vivre en symbiose avec les bactéries présentes à l’intérieur de certains de ses organes. Celles-ci lui permettent d’enrichir sa teneur en acides aminés et vitamines et lui apportent la capacité de produire les nutriments essentiels à sa survie.

En réponse à une attaque de bactéries ou d’organismes étrangers, le charançon produit et libère des peptides chargés de les éliminer. Cette réponse ne fait aucune différence entre les bactéries pathogènes et les bactéries symbiotiques. Cependant, un de ces peptides, la coléoptéricine, ne tue pas les bactéries mais, au contraire, les maintient en vie, tout en inhibant leur division. Lorsqu’on retire la coléoptéricine de l’organisme de l’insecte, les bactéries se multiplient à nouveau et colonisent l’ensemble du corps. Dans les applications agronomiques, la mise en évidence du rôle majeur que joue la coléoptéricine dans la survie du charançon pourrait déboucher sur la mise au point de moyens de lutte contre les insectes nuisibles, à l’aide de molécules capables d’agir sur la symbiose entre l’insecte et sa bactérie.

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