 Gérard Napias, président de la Fnedt. (© Terre-net Média) |
L’effectif de salariés des 25.000 entreprises de travaux agricoles et forestiers représente environ 73.300 personnes. « Entre 2003 et 2010, le nombre d’entreprises de travaux agricoles a augmenté de 8 % et le nombre de salariés a progressé de 20 % », assure Gérard Napais, président de la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires (Fnedt).
Ils sont attirés par la nouveauté des matériels, l’autonomie du travail et l’attrait de la technologie. Mais être salarié dans une entreprise de travaux agricoles ou forestiers n’est qu’une étape dans la vie professionnelle pour la plupart d’entre eux, bien que le salaire leur paraît attractif. Certains d’entre eux ont l’ambition de devenir eux-mêmes des gérants d’entreprise ou de s’installer comme agriculteur, par exemple.
Pour les entrepreneurs, la professionnalisation de la filière et la nécessité de pourvoir compter sur un personnel qualifié sont des défis urgents à relever.
Ils trouveront peut-être des réponses à leurs difficultés de fidéliser et à retenir leurs salariés dans les résultats de l’audit du cabinet Epsy commandé par la Fédération nationale des entrepreneurs des territoires présentés ce 23 novembre.
 Samuel Leroye, gérant d'une entreprise à Méteren (59) (© Terre-net Média) |
Faire de la communication auprès des scolaires
Un plan de communication auprès du public scolaire et des enseignants serait utile pour mettre en valeur l’image des fonctions occupées. Il est fort dommageable « de limiter l’image du métier à celui de chauffeur » car « cela revient à occulter toute la dimension ‘’valeur ajoutée’’ technologique en relation avec le client », déplorent les dirigeants des entreprises interrogés par le cabinet Epsy.
Vers un meilleur management
Selon Samuel Leroy, gérant d’une entreprise de travaux agricoles à Méteren dans le Nord, les entreprises doivent apprendre à manager leurs salariés en leur offrant des plans de formation les permettant de faire évoluer leur poste. Les salariés sont pratiquement à cent pour cent des passionnés de la mécanique et des nouvelles technologies. C’est aussi un moyen de renforcer la qualité des services offerts aux agriculteurs.
Les entrepreneurs ne peuvent pas à la fois redouter de recruter des salariés qui pourraient de devenir de potentiels concurrents en créant leur entreprise ou en devenant agriculteur et, dans le même temps, craindre d’employer des jeunes gens hors du milieu agricole, persuadés qu’ils ne pourraient s’adapter à leur nouvel environnement professionnel.
Ils ne peuvent pas non plus vouloir des salariés disponibles dans l’heure sans perspective dans l’entreprise et voir ces mêmes salariés occasionnels opter pour des postes de travail dans d’autres secteurs plus sécurisants.
Trouver la perle rare relève certes de l’exploit. Une bonne gestion du personnel et des techniques de recrutement élaborées font aussi partie des compétences des entrepreneurs soucieux de pérenniser leur société.
Une piste insuffisamment explorée est peut-être l’embauche de ressortissants des pays de l’est, souvent d’origine agricole et expérimentés, qui se rabattent sur les métiers du bâtiment à Paris faute de travail dans leur village.
