2.340 épis/m² de potentiel sur des semis de septembre

Mathilde Carpentier | Publié le 25/11/2011, Mis à jour le 12/04/2023

François Dumoulin de la Chambre d'agriculture de l'Oise note cette semaine un très fort développement des blés semés précocement. Un stade avancé, source d'inquiétudes quant à sa résistance aux pressions de l'environnement.

Stade Bermude au 21 novembre, semé
le 25 septembre 2011. (© F.Dumoulin)

François Dumoulin, conseiller référence grandes cultures de la Chambre d’agriculture de l’Oise, observe, au 20 novembre, des blés issus de semis précoces considérablement développés. « Par exemple, dans une parcelle du 25 septembre, semée un peu creux, j’ai compté presque deux fois plus de pieds de blé que de grains semés. » L’explication se trouve sous terre. « La photo montre le pied principal qui compte ici cinq talles primaires, maître brin compris, et quatre talles secondaires quasiment à 3 feuilles, donc viables. A la base du rhizome, un deuxième pied de blé s’est formé et possède déjà trois talles primaires et une talle secondaire. Le total donne treize épis potentiels par grain levé, soit 2.340 épis par mètre carré à 180 grains, soit cinq fois plus que nécessaire au potentiel, même en conduite intensive. »

Attaques d’oïdium : pas de crainte pour le rendement

Les ébauches d’épis déjà visibles complètent le tableau de blés bien avancés. François Dumoulin relève des signes d’inquiétude liés à un tel développement quant aux risques adventices, de gel d’épis, verse, maladies, sécheresse, etc. Ainsi, « beaucoup de questions se posent sur l’intérêt d’un fongicide d’automne pour contrer des attaques d’oïdium déjà spectaculaires ». Les conditions climatiques, qui ont favorisé l’oïdium, et les reliquats d’automne élevés, ont également participé au développement de la surface foliaire. « Même si la moitié du feuillage est couvert d’oïdium, il en reste suffisamment. Il faudrait observer des pertes de talles, ou de pieds, considérables pour craindre un impact sur le rendement à ce stade. »

Ravageurs : fin des interventions

Les protections Gaucho arrivent en fin de course pour les semis antérieurs au 5 septembre. « Mais vu le fort développement des blés et la faible pression puceron depuis quinze jours, un relais en foliaire ne semble pas nécessaire. Les semis sans Gaucho réalisés avant le 15 octobre ont souvent nécessité un nettoyage de précaution. Les semis réalisés après le 15 octobre vont généralement passer au travers du risque. »

Enfin, François Dumoulin conseille de « surveiller encore un peu les limaces sur les derniers semis ». « Un traitement localisé avec une spécialité à base de phosphate ferrique plus sélective préservera vos auxiliaires pour éviter d’avoir encore plus de limaces dans les prochaines cultures. »

Retrouvez l'intégralité de la note En arpentant champs et prairies sur le site de la Chambre d'agriculture de l'Oise.

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