23 % de perte en grandes cultures

23 % de perte en grandes cultures
Une moyenne, ça ne veut rien dire. Le chiffre de 3,6 %, retenu par le ministère de l’Agriculture pour commenter le recul du revenu des exploitants agricoles professionnels, lui permet de parler de « relative stabilisation en tendance » en 2011. Ce chiffre est même « le résultat des efforts engagés par le monde agricole pour produire plus et mieux et des réformes du gouvernement en faveur de la compétitivité, mais aussi de son action pour lutter contre la volatilité des cours aux niveaux national, européen et du G20 ». Pourtant les baisses des revenus des céréaliers portent sur 23 % en moyenne. Et en y regardant de plus près, les agriculteurs comme les éleveurs sont cette année encore victimes de la volatilité des marchés. Mais avec les prix des intrants qui ont davantage évolué que ceux des produits agricoles.

Cette année, la facture énergétique s’est en effet de nouveau alourdie (+18,4 % au niveau de la ferme France – source Insee) en dépit de la reconduction des mesures fiscales en faveur des agriculteurs appliquées les années précédentes (Tic ramenée à 0,66 €/hl).

4 milliards d'euros de plus en intrants

Toujours en 2011, les prix des engrais sont aussi repartis à la hausse (+17,4 % - sce Insee), et leur consommation a augmenté de 21 % par rapport à l’an passé. Enfin, les dépenses en produits de protection des cultures ont de nouveau progressé.

Au niveau national, les agriculteurs et les éleveurs ont ainsi dépensé 4 milliards d'euros de plus en intrants, alors que la valeur de la production agricole a progressé de 3,3 milliards d’euros, portée uniquement par les productions animales et les produits de la vigne.

Le revenu moyen des céréaliers en 2011

Le service de la statistique et de la prospective du ministère de l'Agriculture évalue pour 2011 le revenu moyen par céréalier à 32.600 € et celui du producteur « autres grandes cultures » (pommes de terre ou de betteraves par exemple) à 48.000 €. L’an passé, ils étaient respectivement de 43.200 € et de 60.200 €. Les revenus des céréaliers étaient alors supérieurs à ceux des viticulteurs (39.200 €).
Quant aux polyculteurs-polyéleveurs, ils sont évidemment, avec 27.700 euros de revenu, « entre deux chaises ». Ils profitent cette année de la meilleure conjoncture des prix des produits animaux tout étant moins pénalisés par l’augmentation des intrants pour leurs cultures.

La sécheresse et les moindres rendements des céréales à paille n’expliquent donc pas à eux seuls l’évolution des revenus pour 2011. Les producteurs de betteraves bénéficient du reste d’une conjoncture porteuse (hausse de 33 % de la valeur de la production selon l’Insee) alors que la récolte abondante de pommes de terre et l’effondrement des cours font perdre beaucoup d’argent aux exploitants agricoles. Quant aux bonnes récoltes de maïs, elles n’ont pas été suffisantes pour stabiliser la valeur de la production de céréales, en recul de 3 % en valeur.

 

Arboriculture, horticulture et maraîchage

Jusqu’à 75 % de perte de revenu en arboriculture, en horticulture et en maraîchage cette année, car ces trois branches ont cumulé une série de déboires conduisant les producteurs à dégager des revenus parfois équivalents au Rsa.
L’offre abondante, la chute des températures et la crise d’Escherichia coli ont fait s'effondrer les cours. La production de fruits a aussi été abondante, mais le recul des prix provoque d’importantes pertes dans un contexte de charges élevées.
La réduction du coût du travail temporaire instaurée en 2010 n’a pas représenté, dans un tel contexte, un gain de compétitivité favorable pour les producteurs français, confrontés cette année à une concurrence espagnole accrue.

 

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