|
« Face au froid hivernal, une chute brutale des températures survenant sur des cultures en pleine croissance et qui n’ont pas encore eu le temps de s’endurcir, c’est-à-dire en-dessous - 8°C sur des plantes en cours de tallage, provoquerait des pertes de plantes. L’avance importante des stades pourrait également accroître les risques de gel en montaison, qui provoquerait une destruction des tiges les plus développées. »
Enfin, les risques de verse, de pressions de maladies (oïdium, piétin,…) souvent déjà présentes en culture, sont renforcés. Un excès de végétation fragilise également les cultures face à la sécheresse ou à des excès thermiques de fin de cycle.
Limiter les apports d’azote précoces
L’institut rappelle qu’il est inutile de s’alarmer inutilement mais recommande d’éviter toute pratique qui augmenterait ces risques. « La première des précautions à prendre sera de limiter au strict minimum les apports d’azote précoces. Il faut rationner les cultures pour éviter des couverts encore plus exubérants, favoriser l’accélération des stades et limiter les risques de verse. Aucun apport d’azote n’est à envisager avant début février. Dans les parcelles avec de bons tallages et, a fortiori, les plus exubérantes, il est souhaitable de supprimer le premier apport d’azote et de conserver les doses prévues pour des apports plus tardifs, d’autant plus que les doses prévisionnelles seront souvent plus faibles que la normale compte tenu des reliquats et de la minéralisation élevés. La meilleure solution pour l’instant pour ces parcelles est de ne pas apporter l’azote avant la mi-février. »
|
Désherber avant de fertiliser !
En deuxième lieu, il s’agit de penser au désherbage. « Il est essentiel de désherber avant, ou au moment du premier apport d’azote. Les désherbages précoces préservent le rendement de la culture, par une levée précoce de la concurrence des adventices et une meilleure efficacité sur des adventices jeunes non stimulées par la fertilisation ».
Le temps doux qui persiste est favorable pour intervenir en parcelles ressuyées. Surtout que, si aucun désherbage n’a été réalisé jusqu’à présent, les adventices levées à l’automne sont aussi très développées. « Vous adapterez les doses aux stades des plantes les plus avancées. » Par ailleurs, de nombreux désherbages ont été réalisés cet automne mais certaines parcelles justifient des compléments dès que possible.
« Lorsque l’on vise les dicots, il est préférable de s’orienter sur des produits systémiques, plus efficaces sur des plantes développées que des produits de contact, habituellement appliqués sur des flores jeunes. Il n’est plus rentable de viser les véroniques lorsqu’elles sont fleuries : leur nuisibilité directe s’est déjà exercée. Contre les vulpins et ray-grass développés, il faut s’orienter vers les foliaires, peu exigeants en températures, dès que possible en fonction de l’état de salissement de la parcelle. Pour les folles avoines, la gamme de produits peut s’élargir aux Fops. Il faut toutefois surveiller les amplitudes thermiques et reporter l’intervention si des gelées significatives (-3 à -4°C plus de 2-3 jours) sont annoncées. »
Retrouvez les conseils d'Arvalis-Institut du végétal sur le site Arvalis-infos.fr