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Le Salon international de l’Agriculture (Sia) est une nouvelle édition de « La ferme des célébrités » avec comme salon pour réunir les candidats, la salle de traite. Après Nicolas Sarkozy, samedi 25 février, c’est François Hollande, candidat PS qui s’est prêté au jeu en rencontrant à l’heure du petit déjeuner, à 7h30, les éleveurs venus traire les vaches exposées.
Quelle foule! A 12h30, en s’étant arrêté dans quasiment tous les stands, François Hollande était encore dans le hall 1 et il avait déjà deux heures de retard sur l’horaire prévu tant le public était nombreux.
Mais avant de parcourir les allées du Sia, ce qui devait relever de simples échanges avec les présidents et les portes parole des syndicats invités s’est avéré être déjà une première réunion de travail avec le candidat socialiste, qui n’a pas manqué de jouer la carte de la pluralité, revendication inscrite dans le programme du parti socialiste pour l’après 6 mai.
Mais ce serait en fait Xavier Beulin, président de la Fnsea, qui aurait proposé que ces échanges se déroulassent dans ce cadre de la pluralité. A l’origine, seule la Fnsea et ses sections spécialisées auraient du s’entretenir avec François Hollande. Il n’en a donc rien été.
Une première réunion de travail
« C’est toujours la même chose ». Pendant la campagne, « ils sont tous d’accord avec nous mais il reste à savoir ce qu’ils feront quand ils seront élus », s’exclame Jean Michel Schaeffer, président de JA, interrogé à la sortie de la table ronde. Mais avec François Hollande, c’est déjà différent, car les leaders syndicaux ont semble t-il eu le sentiment que le candidat du parti socialiste est déjà un peu président des agriculteurs, avec sa volonté de dégager un compromis sur les sujets qui fâchent. Or il ne sera aux commandes que dans deux mois si il est élu. Mais en leur faisant part de leurs divisions, le candidat à la présidentielle a d’ores et déjà eu un avant goût de ce qui caractérise le syndicalise agricole.
A la sortie de la table ronde, quelques satisfactions cependant. Xavier Beulin, a noté « du réalisme dans les propositions de François Hollande ». Et il ajoute : « le pacte productif défendu par le candidat socialiste s’inscrit dans la démarche de renforcer la compétitivité de l’agriculture dans sa diversité ». Et « l’idée de travailler avec l’Allemagne, qui s’est exonérée d’une politique sociale » est tout à fait partagée par Christiane Lambert. Cette table ronde aura été au final « un très bon moment d’échanges », ajoute la vice présidente de la Fnsea.
Pragmatisme et réalisme
François Hollande semble cependant avoir fait l’unanimité des responsables syndicaux autour des contrats qui seront la clé de voute des rapports au sein des filières dans les prochaines années. Philippe Collin, porte parole de la CP, a en particulier apprécié que le candidat socialiste prévoit, dans son programme, que l’Etat aura un rôle d’arbitre entre les acteurs des filières pour rendre les contrats plus équitables. « Car au final, la question qui se pose est de savoir si ils seront protecteurs et équilibrés », précise le porte parole. En revanche, il déplore que François Hollande n’ait pas été davantage explicite sur la nécessite de fixer un prix minimum pour ne pas produire à perte.
Les représentants des associations spécialisées liées à la Fnsea ont aussi apprécié l’attitude assez pragmatique du candidat socialiste sur les questions environnementales en particulier. Ils ont même noté qu’il était un partisan de l’agriculture écologiquement intensive.
Les autres responsables syndicaux n’ont pas manqué non plus de s’exprimer en sortant de la table ronde.
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