![]() La nouvelle grille d’évaluation du risque déoxynivalénol (Don) prend en compte de manière plus précise l’influence du climat afin d’optimiser davantage le traitement antifusariose ciblé contre Fusarium graminearum et F. culmorum, principales espèces fongiques productrices de Don. Rappel : la limite maximale réglementaire en alimentation humaine est fixée à 1.250 µg/kg de Don. (© Arvalis-Institut du végétal) |
La grille de décision pour le traitement antifusariose d’Arvalis-Institut du végétal permet de traiter contre la fusariose des épis uniquement lorsque le risque est avéré. La mise à jour récente de cet outil permet de mieux prendre en compte le lien entre humidité autour de la floraison du blé tendre et contamination en mycotoxines, afin d’ajuster au mieux la gestion du risque sanitaire déoxynivalénol (Don) dans les parcelles de blé tendre destinées à l’alimentation humaine ou l’alimentation porcine.
Une grille améliorée pour mieux prendre en compte le climat
En tenant compte des pluies réelles, soit la somme des pluies en mm à plus et moins 7 jours autour de la date de floraison, sur la parcelle sur la base des mesures avant floraison et des prévisions climatiques sur les quelques jours qui suivent, il devient possible de traiter contre la fusariose des épis uniquement lorsque le risque est avéré. Dans la première version de la grille, le climat n'était pris en compte que de manière binaire : humide ou sec lors de la floraison.
Maîtriser la qualité sanitaire
Selon l’institut, « l’intégration d’un critère de pluviométrie s’est montrée particulièrement efficace pour estimer a priori, en combinaison avec les critères agronomiques classiques, la teneur moyenne en Don du blé ». Ainsi, grâce à l’utilisation de la nouvelle grille, plus de 98 % des parcelles non traitées présentent une teneur en Don en dessous de la limite réglementaire. « La décision d’impasse s’avère donc pertinente. Les variations de la pression maladies sont également bien prises en compte. Une simulation rétroactive de l’utilisation de la grille montre qu’en 2006, année à risque Don faible, le traitement n’apparaît pas nécessaire et, en effet, moins de 10 % des parcelles sont considérées à risque. En 2007 et 2008, par contre, années à risque Don élevé, 50 % des situations sont jugées à risque et font l’objet d’un conseil de traitement. »
Minimiser le risque fusariose des épis
La grille agronomique a été enrichie cette année par un critère climatique. Sachant que l’accumulation de Don dans les grains de blé résulte d’une combinaison de plusieurs facteurs de risque aggravant : un climat propice au développement de la maladie, la présence de résidus contaminés en surface lors de la floraison et l’implantation d’une variété sensible.
La nouvelle grille estime le risque de contamination en Don de 1, le plus faible, à 7, le plus fort. Une variété est dite sensible si sa note d’accumulation en Don est inférieure ou égale à 3.5 et elle est dite peu sensible si cette note est supérieure à 5.5.
*Pour limiter la présence de l’inoculum, il convient de réduire au maximum la présence de résidus lors de la floraison des blés. Pour cela, plusieurs possibilités, le labour profond permet un bon enfouissement des résidus mais d’autres techniques permettent un résultat proche du labour comme par exemple un broyage fin et une incorporation en surface des résidus rapidement après récolte. T = parcelles conseillées au traitement. |
Recommandations associées à chaque niveau de risque
1 et 2 : Le risque fusariose est minimum et présage d’une bonne qualité sanitaire du grain vis-à-vis de la teneur en Don. Pas de traitement spécifique vis-à-vis des fusarioses quelles que soient les conditions climatiques.
3 : Le risque peut être encore minimisé en choisissant une variété moins sensible. Traiter spécifiquement vis-à-vis des fusarioses en cas de climat humide (cumul de pluie > 40 mm pendant la période entourant la floraison).
4 et 5 : Il est préférable d’implanter une variété moins sensible ou de réaliser un labour pour revenir à un niveau de risque inférieur. A défaut, effectuer un broyage le plus fin possible et une incorporation des résidus rapidement après la récolte. Pour ces deux niveaux de risque, envisager un traitement spécifique vis-à-vis des fusarioses, sauf si le climat est très sec pendant la période de floraison (cumul de pluie < 10 mm pendant les +/- 7 jours entourant la floraison).
6 et 7 : Modifier le système de culture pour revenir à un niveau de risque inférieur. Labourer ou réaliser un broyage le plus fin possible des résidus de culture avec une incorporation rapidement après la récolte sont les solutions techniques les plus efficaces et qui doivent être considérées avant toute autre solution. Choisir une variété peu sensible à la fusariose. Traiter systématiquement avec un traitement antifusarium efficace.
Traitements efficaces contre F. graminearum et F. culmorum : produits à base de prothioconazole, tébuconazole ou metconazole, utilisés début floraison à une dose suffisante (60 à 80 % de la dose homologuée minimum, selon le produit). Le thiophanate-méthyl et une association dimoxystrobine + époxiconazole également efficaces contre les Fusarium ont récemment complété la gamme des solutions possibles. Notez que parmi les solutions efficaces contre les Fusarium spp. Il existe des différences marquées d’efficacité sur Microdochium spp. Une nuance qui peut s’avérer importante certaines années. Arvalis rappelle que les traitements fongicides contre la fusariose des épis sont un recours ultime loin d’être totalement efficace. Les meilleures protections fongicides atteignent 60 à 70 % d’efficacité. |