Le plan d’action proposé par l’Agpb pour limiter les pertes des céréaliers après le gel de février

Le plan d’action proposé par l’Agpb pour limiter les pertes des céréaliers après le gel de février

« Quand une culture gèle, elle continue à geler jusqu’à la moisson », déclarait le président de l’Assemblée générale des producteurs de blé, le 17 avril dernier. Semaine après semaine, les céréaliers de l’Agpb (Assemblée général des producteurs de blé) réévaluent les dégâts occasionnés par le gel de cet hiver sur l’ensemble du territoire. Ils s’étendent sur 600.000 ha de blé, d’orge d’hiver et de blé dur aujourd’hui resemés ou en voie de l’être. Aujourd’hui, plus de 7 % de la surface blé ont été détruits (354.000 ha dans les cinq principales régions victimes (1)). Mais Philippe Dantin, président de l’Agpb, section spécialisée blé de la Fnsea, exclut tout pronostic sur l’impact de ces pertes sur la prochaine récolte de blé en juillet prochain.


(© Baromètre agricole Terre-net Bva)
Mais à l’échelle des petites régions et des exploitations, les dégâts sont parfois considérables et s’ajoutent à ceux occasionnés par la sécheresse de 2011. Et les estimations ne prennent pas en compte les parcelles maintenues en culture malgré les trous ou le mauvais état sanitaire des plantes. En colza particulièrement, nombreux sont les agriculteurs qui, n’ayant pas d’autres alternatives de resemis en ce début de printemps, ont fait le choix de ne pas retourner leur culture. L’Agpb évalue de 275 €/ha à 570 €/ha le manque à gagner par hectare de blé d’hiver resemé en blé de printemps. Pour un blé dur resemé après blé dur, la perte est comprise entre 335 €/ha et 525 €/ha.
A moins d’une semaine du premier tour de l’élection présidentielle, Philippe Dantin et l’Agpb « continuent leur travail » en adressant un courrier à Bruno le Maire, ministre de l’Agriculture. « Il demande de reconnaître officiellement un phénomène climatique majeur par son ampleur et par ses conséquences ».

100 € d'aides exceptionnelles par hectare

Le président de l’Agpb souhaite ainsi que le gouvernement adopte un panier « d’aides exceptionnelles catastrophe climatique liée au gel » de l’ordre de 100 euros par hectare, pour atténuer les pertes attendues là où les dégâts sont les plus importants, avec comme mesure majeure, l’exonération de la Tfnb. Philippe Dantin suggère aussi que les céréaliers aient aussi la possibilité d’avoir accès au Fnca que les céréaliers alimentent. Et pourquoi pas, envisager la réduction du taux de franchise de l’assurance récolte en développant la réassurance publique. Avec une franchise de 25 %, les indemnités des agriculteurs assurés ne porteraient que sur 100 à 150 euros par ha.

2,5 millions d’ha retournés en Ukraine

Après la sécheresse au moment des semis d’hiver, l’Ukraine a connu un épisode de froid sévère. Sur les 8,5 millions d’hectares semés à l’automne, dont 6,3 Mha de blé, Agritel estime dans sa note spéciale « à 2,7 Mha les pertes subies par les agriculteurs soit 31,7 % des surfaces d’hiver ».
Le mercure est parfois descendu sous les -30°C. Les fortes gelées se sont installées durablement entre mi-janvier et début février alors que la couche de neige couvrait le pays de manière très hétérogène.
Les conséquences cumulées de la sécheresse automnale et de la vague de froid seront plus lourdes en colza et orge qu’en blé. Certaines régions ont perdu l’ensemble de leur colza dont la production, essentiellement destinée à l’export, régresse rapidement en Ukraine.

L’Agpb appuie par ailleurs la démarche du ministre de l’Agriculture auprès de la Commission européenne, de demander le versement anticipé des aides Pac de 2012 au mois d’octobre prochain, en faisant preuve d’indulgence sur les règles de conditionnalité à respecter car de nombreuses parcelles présentent des trous.

Les aides Pac anticipées

Enfin, l’Association des producteurs de blé prévoit de se rendre à Bruxelles, pour s’assurer que les conditions de versement de l’aide rotationnelle reposeront sur l’assolement envisagé à l’automne dernier. Car si la rotation prend en compte les cultures réimplantées, les conditions requises pour toucher la Mae ne seront pas remplies. Les agriculteurs sont en effet très limités dans leur choix pour remplacer les cultures détruites. Sont en jeu, 32 €/ha.

Lors de la conférence de presse du 17 avril dernier, Philippe Dantin a mentionné les effets indirects de la sécheresse : il s’agit par exemple des surfaces de maïs supplémentaires qui induiront des quantités de maïs en plus à sécher alors que les capacités de séchage sont limitées. Ou encore des problèmes que pourraient rencontrer des agriculteurs ayant souscrits des contrats physiques ou qui se sont engagés sur les marchés à terme. La prudence s’impose !

Enfin, l’Agpb s’attend à ce que les producteurs de céréales victimes du gel, et qui sont par ailleurs éleveurs, soient confrontés à un déficit de paille l’été prochain qu’il faudra acheter sur le marché. Même si les cultures de remplacement sont des céréales à paille, la récolte de paille attendue sera inférieure à celle d’un blé ou d’une orge d’hiver.

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