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Une augmentation potentielle de la production mondiale d’orge brassicole de 4 millions de tonnes
Mais selon Benoit Labouille, directeur général d’Offre et demande agricole, les surfaces resemées en orge ce printemps en Europe et implantées à l’Automne prochain, en Amérique du sud, conduiront à une augmentation potentielle de la production mondiale d’orge brassicole de 4 millions de tonnes environ. Et ce, sans compter, même si elles portent sur des volumes plus réduits, les récoltes supplémentaires d’autres pays dans le même cas le figure, qui n’ont pas été prises en compte.
Or les besoins de l’industrie brassicole variant peu d’une année à l’autre, se pose alors la question de la valorisation des grains excédentaires. Sur ce point, plusieurs hypothèses sont envisageables. Si les quantités de céréales fourragères sont, l’été prochain, à peine suffisantes pour couvrir les besoins alimentaires des troupeaux, les risques de déclassification de l’orge de brasserie seront alors faibles, car leurs cours se rejoindront. Si la production fourragère est en revanche suffisante pour l’alimentation du bétail, l’orge brassicole en surplus sera alors déclassifiée. Or la décote est aujourd’hui estimée à 30 euros la tonne entre les deux variétés d’orge.
Une récolte européenne de 14 millions de tonnes
Cette situation, qui surprend les marchés agricoles, s’explique concrètement de la façon suivante. En Europe, parmi les cultures de printemps à implanter, plus de 600.000 hectares supplémentaires ont été semés ces dernières semaines en orge brassicole en France, en Allemagne et au Danemark notamment, sur des cultures d’hiver détruites. Ainsi, l’Union européenne s’attend à une augmentation de la production d’orge de plus de 2 Mt. La récolte européenne de 12 millions de tonnes l’an passé passerait ainsi à plus de 14 millions de tonnes. Et la capacité d’exportation supplémentaire vers les pays tiers serait de 1,5 Mt.
En Argentine, l’orge moissonnée tôt est préférée au blé, car cette céréale permet de semer du soja et de réaliser ainsi une double récolte. La surface ensemencée augmenterait ainsi, à l’automne prochain, de 50 % par rapport à l’actuelle campagne pour atteindre 1,5 million d’hectares. Ce qui représente là encore une hausse attendue de la récolte de la fin de l’année comprise entre 1,5 et 2 MT. Cette tendance serait aussi observée dans une moindre mesure au Brésil.
Quelque soit l’orientation que prendront les marchés, l’exemple de l’orge illustre la double peine à laquelle sont condamnés les agriculteurs. En plus d’être victimes des caprices du climat, ils doivent prendre en compte le coût du risque et de l’aléa que les marchés peu régulés leur font supporter en leur imposant des cours erratiques.
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