Choisir ses variétés de colza en fonction du contexte régional

Dans le Nord de la France, par exemple, Arnaud Van Boxsom, ingénieur régional Cetiom, privilégie la résistance vis-à-vis du phoma. Il conseille de choisir des variétés très peu sensibles (Tps) du groupe I et d’alterner avec le groupe I pour le prochain colza si la variété choisie est du groupe II. Il insiste ensuite sur la précocité à maturité, « deuxième critère, essentiel dans nos régions du nord de la France ». Il est important de privilégier les variétés précoces à mi-précoces dans les secteurs tardifs (bordures maritimes et extrême Nord de la région). Il relativise celui de la productivité, « car la différence entre variétés est souvent faible ». Enfin, dans les secteurs humides à historique cylindropsoriose, comme la Seine-Maritime, il s’agit de privilégier les variétés très peu sensibles vis-à-vis de cette maladie et, dans les secteurs à fort risque de gel, celles à reprise de végétation tardive au printemps.

L'orobanche dans le Centre Ouest

En Poitou-Charentes, Vendée, Limousin, Jean-Pierre Palleau, après le critère phoma, préconise de tenir compte de la sensibilité à l’élongation. L’élongation automnale peut sensibiliser la plante au gel hivernal, comme en 2012, mais également vis-à-vis du phoma sur la zone élonguée. Par ailleurs, les automnes chauds sont favorables au fort développement végétatif et à l’élongation pour peu que l’azote soit disponible en quantité. « Il est donc indispensable de choisir des variétés peu sensibles à l’élongation en cas d’apport de matières organiques et/ou de forts reliquats azotés. » Enfin, un exemple de préconisation propre à sa région, le choix d’une variété à bon comportement vis-à-vis de l’orobanche. « Chaque année, un screening variétal distingue quelques variétés pour leur comportement face à ce parasite. »

La hernie en Auvergne

Dernier exemple en Auvergne et Rhône-Alpes où Didier Chollet conseille d’ éviter les variétés très précoces ou très tardives. Il relativise le comportement vis-à-vis du phoma, « qui doit être pris en compte, même si dans la région ce problème n’est pas des plus préoccupants ». « Une variété PS ou Tps peut suffire à éviter les attaques. » Enfin, « la hernie, présente dans plusieurs secteurs de la région, doit impérativement être prise en compte au niveau du choix variétal sur les parcelles concernées ».

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