|
Le niveau de salissement de la parcelle est la clé d’entrée du raisonnement des programmes de désherbage du blé tendre d’hiver. Il concerne principalement les infestations en graminées :
- infestation forte en vulpins et dicots (avec ou sans résistance)
- infestation forte en ray-grass et dicots (avec ou sans résistance)
- infestation faible
- graminées spécifiques (brome, agrostis, vulpin) sans résistance
- rattrapages
Ces quatre premières situations déterminent le type de traitement (produits, doses) à prévoir en automne. Vous trouverez, notamment dans les publications d’Arvalis-Institut du végétal, des exemples de programmes types par région. Les solutions de rattrapage seront directement liées à celles appliquées à l’automne, en intégrant bien la notion d’alternance des modes d’action.
Quelques précautions cependant selon les situations :
- En cas de forte infestation (> 100 vulpins/m²), une application d’automne à base d’urées ou d’anti-graminées foliaires ou de sulfonylurées limitera la nuisibilité de l’adventice. En complément, un antidicot (pendiméthaline, diflufénicanil…) sera nécessaire en présence de véroniques ou de pensées. Un rattrapage de printemps doit être prévu systématiquement dans les situations de semis précoces, de préparation motteuse du sol ou de risque d’efficacité faible des herbicides d’automne.
- En forte infestation de ray-grass et dicots, les mélanges Défi + chlortoluron et Défi + Carat peuvent présenter des risques de phytotoxicité en cas de températures froides après l’application.
- Dans les situations de faible infestation de graminées, le traitement herbicide unique en reprise de végétation sera privilégié. Les interventions d’automne sont facultatives et éviter en particulier l’isoproturon dans les situations à risque de transfert de phyto.
- En présence de graminées spécifiques, seule une levée précoce de brome stérile peut justifier un traitement à base de sulfo dès l’automne.
- Le gaillet ne peut pas être complètement contrôlé par une intervention d’automne. Mais en cas de forte infestation, il est nécessaire d’en limiter la pression dès l’automne, ou au plus tard en sortie d’hiver, et de rattraper plus tard. Chardons ou folle avoines ne sont concernés que par les interventions de printemps. Ne pas oublier de prendre en compte le spectre antidicot des anti-graminées mis à l’automne.
Désherbage aussi délicat pour l'orge d'hiver
Plus couvrante que la culture de blé, l’orge peut limiter le développement de certaines adventices. Cependant, prévient Arvalis-Institut du végétal, la précocité des semis et la liste réduite des herbicides utilisables ne rendent pas le désherbage plus simple.
Comme en blé, il faut avant tout évaluer le niveau de salissement de la parcelle.
- infestation forte en vulpins et dicots (cas particulier des situations à risque de brome)
- infestation forte en ray-grass et dicots
- infestation faible
- rattrapages
En rattrapage de printemps, l’efficacité des produits foliaires peut être limitée par l’effet parapluie de l’orge. Pour l’éviter, privilégier les applications précoces.
- Sur vulpin, et contrairement au blé, un passage d’isoproturon en sortir d’hiver est une solution de rattrapage possible (après une application de fop ou de sulfo en automne). L’association sulfo, fop et huile assure une certaine régularité d’efficacité dans les situations à forte infestation de vulpin.
- En présence de ray-grass, le désherbage anti-graminées de l’orge d’hiver passe obligatoirement par une application d’automne. Mélange Défi + Carat à éviter sur sols battants.
- Eviter les interventions d’automne en particulier l’isoproturon dans les situations à risque de transfert de phyto.
- Comme pour le blé, en cas de forte infestation de gaillet dès l’automne, il est nécessaire d’anticiper à l’aide d’anti-gaillet.
Retrouvez l’ensemble de ces thèmes abordés dans le dossier spécial herbicides de Terre-net.
![]() |