Tirer les leçons des échecs passés pour lutter contre les adventices des céréales

Tirer les leçons des échecs passés pour lutter contre les adventices des céréales

L’état des parcelles en fin de campagne donne un bon aperçu des dérives d’efficacité auxquelles sont confrontés les herbicides de sortie d’hiver.
L’état des parcelles en fin de campagne donne un bon aperçu des dérives d’efficacité
auxquelles sont confrontés les herbicides de sortie d’hiver. (© Terre-net Média)

Arvalis-Institut du végétal fait le constat d'une proportion de parcelles désherbées à l’automne très importante en 2011 (environ 50 %), « mais les conditions à la fois sèches et douces de l’automne ont pu limiter l’efficacité des herbicides, tout en favorisant les levées d’adventices durant tout l’hiver ». L’épisode de froid de février n'a pas non plus facilité les applications de sortie d’hiver, retardées vu l’état des cultures suite à la vague de froid. L’institut réitère cependant ses préconisations d'intervention précoce pour celles de sortie d’hiver.

A l’exception de l’apport exogène de graines (via le matériel de récolte par exemple), les plantules présentes dans la parcelle sont issues de graines produites les années précédentes. « Si les blés ou les orges sont sales, il est évident que la culture précédente ou l’antéprécédent (colza ou céréales) était sale. » Au final, c’est la combinaison de techniques agronomiques, couplée à une utilisation judicieuse d’herbicides, qui s’établit comme l’une des stratégies les plus efficientes.

Lutte contre le ray-grass

Arvalis témoigne de cas de résistance ou de dérive d’efficacité des anti-graminées foliaires de plus en plus fréquents au sein des populations de ray-grass. Le désherbage d’automne doit alors dominer la stratégie. Celle-ci sera composée en programme avec une deuxième application de rattrapage en sortie d’hiver, voire un deuxième passage à l’automne. Un passage unique en hiver se limitera aux populations de ray-grass sensibles et aux cas d’infestation faible. « Débuter dès l’automne permet d’intervenir sur des plantes jeunes, de lever précocement la concurrence et d’introduire d’autres modes d’action. » Les essais menés par Arvalis mettent en évidence le niveau satisfaisant d’efficacité du programme si la première application à l’automne assure 70 % à 80 % d’efficacité, compte tenu de la variabilité des performances des anti-graminées foliaires intervenant par la suite soit à l’automne soit en sortie d’hiver.

Lutte contre le vulpin

« La dérive d’efficacité se généralise quels que soient les modes d’action. Les applications de sortie d’hiver n’apportent donc plus grand-chose. » Le programme de lutte contre le vulpin devra donc être construit sur une solide base d’automne afin de limiter la dépendance aux anti-graminées de sortie d’hiver, en envisageant même de les exclure du programme, dans les situations résistantes. Il est primordial de viser l’efficacité maximale dès le départ de la culture en ayant recours à des associations quasi-systématiques, relayées par une application en sortie d’hiver, tant que la résistance n’est pas présente ou très limitée. « Si c’était le cas, seules d’importantes modifications du système de culture permettront la maîtrise des adventices. »

Lutte contre le brome stérile

« La majorité des produits de lutte contre le brome appartiennent à la famille des inhibiteurs de l’Als. La pression de sélection exercée par cette famille, importante, pourrait mener à des situations de résistance. » Afin de prévenir cette dérive, les préconisations portent sur la mise en place de programmes automne puis sortie d’hiver ainsi qu’automne suivi d’automne. Les essais menés au cours de la campagne montrent qu’en situation faiblement infestée, l’application fractionnée de sortie d’hiver est suffisante pour contrôler les bromes. En revanche, au-delà de 20 plantes au m², il faudra démarrer à l’automne. L’application de sortie d’hiver devra avoir lieu tôt pour s’affranchir des conditions climatiques défavorables et s’assurer d’une efficacité maximale. Enfin, en situation très infestée (> 200 pl/m²), le recours à une association à l’automne semble inévitable, même s’il vaudra mieux éviter d’en arriver là, les leviers agronomiques permettant une aussi bonne voire meilleure gestion du brome stérile. Le brome stérile est, en effet, très sensible au travail du sol avec retournement et à la rotation.

Pour aller plus loin, téléchargez la grille d'évaluation du risque résistance graminées (vulpin, ray-grass et accessoirement brômes) de l'Afpp.

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