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La date de semis doit répondre en priorité à un objectif de praticabilité de l’implantation : il faut pouvoir intervenir dans des conditions de ressuyage satisfaisantes pour ne pas pénaliser la croissance de la culture. Selon les milieux et les systèmes de culture, la période disponible va être plus ou moins longue. En parallèle, il faut raisonner la date de semis en fonction de la variété choisie ; ce second temps de raisonnement ne doit pas être pris à la légère, car c’est lui qui va conditionner la vitesse de développement de la plante, et donc l’apparition de stades sensibles (épi 1 cm, remplissage) à des accidents climatiques (gel, échaudage).
Les préconisations avancées par les équipes régionales s’appuient sur un principe de minimisation des risques et contraintes climatiques, sur la base d’analyses pluriannuelles : ceci permet de relativiser la fréquence d’apparition d’accidents tels que les gels précoces (comme en 2010-2011) ou tardifs (2011-2012). Semer plus tôt que préconisé expose surtout la culture à des accidents de sortie d’hiver (comme cet hiver) ; semer plus tardivement conduit à des cultures pas assez développées lors des premiers gels, ou tardives à floraison et donc exposées à l’échaudage estival.
Les variétés "tardives" nécessitent de la vernalisation et/ou des journées longues pour faire leur transition florale et s’engager vers la montaison, alors que les variétés précoces n’ont pas de tels freins, et donc arrivent à un épi 1 cm très vite si la température le permet. C’est pour cela que les "tardives" peuvent être semées tôt, alors que les implantations des "précoces" doivent être retardées. Avancer la date de semis en espérant esquiver l’échaudage est peu efficace : une anticipation de 10 jours du semis n’avance l’épiaison que d’un à deux jours.
La densité de semis : selon les conditions d’implantation et la date
Dans un contexte pédoclimatique donné, toutes les variétés ont le même optimum de peuplement, même si par la suite elles vont élaborer leur rendement différemment. La décision de faire varier la densité de semis doit donc reposer sur la finesse du lit de semence (qui va conditionner les pertes à la levée) et sur la date de semis (qui va conditionner la durée de tallage de la culture, et donc le nombre de tiges viables en sortie d’hiver).
Là encore, les préconisations régionales s’appuient sur des essais pluriannuels, et permettent d’atteindre le rendement maximal. Elles sont très souvent "sécuritaires" : un petit défaut de densité n’aura qu’un faible impact sur le rendement. A l’inverse, dépasser les préconisations ne produit généralement pas de gain de rendement, et augmente au contraire le risque de verse.
A savoir : il n’est pas nécessaire d’essayer de contrebalancer un effet variétal à faire peu d’épis par une densité plus forte : la culture s’autorégulera. Pour les hybrides, l’abaissement des densités est souvent une réponse au coût des semences.
Semez le blé tendre d'hiver à la densité idéale Calculez la bonne densité de semis pour bénéficier du potentiel de votre variété. Cet outil de calcul prend en compte la date de semis, le type de sol et les risques de pertes pendant l'hiver pour déterminer précisement le nombre de grains à semer et ainsi optimiser le rendement. |