« On ne bâtira pas la prospérité du monde sur le chaos des marchés »

« On ne bâtira pas la prospérité du monde sur le chaos des marchés »
Momagri défend une politque agricole et alimentaire mondiale.
Pour Momagri, seule une politique agricole et alimentaire mondiale peut garantir la sécurité alimentaire et l'approvisionnement des filières non alimentaires de la planète. (© Terre-net Média)

Les cours des principales matières premières agricoles s’enflamment, faisant craindre le retour des émeutes de la faim qui avaient embrasé plusieurs pays en 2007. La spéculation s’est à nouveau installée, amplifiant les effets de la sécheresse qui frappe plusieurs régions dans le monde. Le directeur de la Fao, le brésilien Jao Graziano Da Silva, vient d’appeler les pays à se doter de stocks pour leur sécurité alimentaire. C’est essentiel, car personne ne peut agir efficacement lorsque les greniers se vident. Les dollars n’ont jamais remplacé les grains de blé, de maïs ou de soja !

Le Commissaire Ciolos a raison : « l’agriculture mondiale a besoin d’une politique volontariste ». Momagri n’a cessé de dire que seule une politique agricole et alimentaire internationale est à même de garantir à la fois la sécurité alimentaire et l’approvisionnement des filières non alimentaires de la planète.

Nouvelle approche des politiques agricoles

L’instabilité des cours est en effet une composante structurelle des marchés agricoles non régulés, Momagri l’a démontré scientifiquement. Au-delà de leur exposition à des aléas climatiques et épizootiques, à l’exemple de la sécheresse de 2012, les marchés agricoles sont en effet impactés non seulement par l’irréversibilité des décisions de mise en production mais aussi par une certaine rigidité de la demande. En l’absence de stocks de régulation, cela génère des risques qui accroissent la probabilité de brusques retournements des cours au niveau mondial. N’oublions pas que l’annonce des mises en culture aux Etats-Unis en mai dernier avait amorcé un mouvement de baisse des cours qui faisait craindre un effondrement comparable à celui de 2008.

Répondre aux défis de la sécurité alimentaire de la planète et ceux de la chimie verte pour faire face à la raréfaction des ressources fossiles et accroître la part du carbone renouvelable exige, selon la Fao, d’augmenter la production agricole de 70 % d’ici 2050. Or, à l’échelle de la planète, l’instabilité des prix payés aux producteurs, trop souvent inférieurs aux coûts de production, réduit l’efficacité de l’activité agricole et menace sa pérennité à moyen-long terme. La dérégulation a conduit à la financiarisation des marchés agricoles, créant un cercle vicieux : moins d’investissements dans les facteurs de production, baisse tendancielle de la productivité agricole (l’Europe est la première à en subir les conséquences), ralentissement du développement économique du secteur agroalimentaire, instabilité sociale. Il est urgent d’en sortir.

Pour inverser cette tendance, Momagri propose une nouvelle approche des politiques agricoles. Respectant les principes de l’économie de marché, elle permet de créer un cercle vertueux, favorable à l’équilibre alimentaire global de la planète. Un Conseil de Sécurité Alimentaire Mondial en serait le garant. Oui Mr Ciolos, « une nouvelle génération de politique agricole par grand ensemble régional est nécessaire ». Les principes de la proposition de Momagri sont régionalement déclinables.

Projet alternatif de Momagri

Prenons l’exemple d’une de ces grandes régions, l’Europe : la Pac ne joue plus le rôle stabilisateur qui a permis de développer l’agriculture et les industries agroalimentaires de la France et de l’Union. Le projet actuel de réforme de la Commission, qui n’intègre que très partiellement des mécanismes de régulation des marchés agricoles et de lutte contre la volatilité des cours, ne répond pas aux défis du 21ème siècle. Le projet alternatif proposé par Momagri (« Une autre Pac est possible ») a été élaboré en vue d’améliorer la compétitivité et le fonctionnement des marchés agricoles européens. Ce projet, reposant sur des prix de marché fluctuant librement autour d’un prix d’équilibre à l’intérieur d’un tunnel écrêtant les extrêmes, permet d’encourager la production européenne sur un plan quantitatif et qualitatif, tout en limitant les moyens budgétaires qui y sont associés.

Naturellement, cette politique n’a de sens que si elle est parallèlement accompagnée d’un accroissement des investissements dans la recherche et les infrastructures afin d’augmenter durablement les productions agricoles de la planète.

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