Une directive européenne instaure la lutte intégrée comme méthode globale

Une directive européenne instaure la lutte intégrée comme méthode globale

La protection intégrée combine l’ensemble des techniques préventives ou curatives disponibles, utilisées notamment en lutte biologique et raisonnée. En anglais, on parle de « Integrated pest management ».
La protection intégrée combine l’ensemble des techniques préventives ou curatives disponibles, utilisées notamment en lutte biologique et raisonnée. En anglais, on parle de « Integrated pest management ». (© Terre-net Média)

Nathalie Verjux, chef du service génétique, physiologie et protection des plantes d’Arvalis-Institut du végétal, rappelle le contexte réglementaire actuel qui tend à réduire le nombre de molécules autorisées, « même en grandes cultures, fait assez nouveau ». De même, les restrictions d’emploi se multiplient et signifient parfois l’impossibilité d’utiliser le produit en question.

Une directive européenne, 2009/128/CE, votée en 2009, transposée dans les Etats membres fin 2011, suit ces mêmes traces, prônant une utilisation durable des produits phytosanitaires via l’adoption des règles de la protection intégrée. Elle exige que les Etats membres « prennent toutes les mesures nécessaires pour promouvoir une lutte contre les ennemis des cultures à faible apport en pesticides en privilégiant, chaque fois que possible, les méthodes non chimiques de sorte que les utilisateurs se reportent sur les pratiques et produits présentant le risque le plus faible pour la santé et l’environnement parmi ceux disponibles ».

Ce texte exige, par ailleurs, que tous les utilisateurs appliquent les principes généraux de la lutte intégrée contre les ennemis des cultures au plus tard le 1er janvier 2014. Pour ce faire, les Etats membres doivent décrire, dans un plan d’action national à remettre en cette fin d’année, comment ils s’assurent que les professionnels sont en mesure de mettre en œuvre la protection intégrée.

Un plan d'action français

Les objectifs déclinés dans le plan d’action français visent ainsi à éviter l’installation du risque pour la culture, recourir aux interventions uniquement lorsqu’elles sont justifiées, réduire les impacts sur l’environnement et pour les utilisateurs, combiner toutes les solutions disponibles et finalement réduire la dépendance des systèmes aux produits phytosanitaires. « Plutôt que d’associer une gamme de solutions phytosanitaires à un bio-agresseur, il s’agit de revoir l’itinéraire complet pour lutter contre un complexe de bio-agresseurs. »

Quant aux moyens mis en œuvre, la directive européenne expose les principes généraux de la lutte intégrée. « Ils se déclinent notamment en outils de prévention, surveillance (observations, systèmes d’alerte…), raisonnement des interventions (seuils…), méthodes biologiques, physiques et autres non chimiques. Ils passent par le recours à des produits pesticides spécifiques aux cibles et minimisant les impacts, la réduction des usages, la gestion du risque de résistance et la mesure du taux de réussite. » 

Itinéraire cultural de protection intégrée

Les organismes de recherche, dont Arvalis-Institut du végétal, travaillent les itinéraires techniques de différentes cultures permettant de répondre à la réduction de la dépendance aux produits phytosanitaires sans risque pour la compétitivité et la qualité. « En pommes de terre, nous disposerons très prochainement d’un véritable itinéraire de protection intégrée. Il peut associer l’allongement des rotations, des mesures de gestion des repousses et des tas de déchets, le choix d’une variété moins sensible au mildiou, le pilotage des interventions fongicides grâce à un outil d’aide à la décision, un défanage mixte associant broyage et défanant chimique, avec, s’ils sont reconnus dans le biocontrôle, la mise en œuvre de stimulateurs de défense des plantes. Selon les premiers résultats, un tel itinéraire réduirait de plus de moitié l’Ift de référence. » Nathalie Verjux se réjouit de ces avancées mais estime que le véritable progrès consistera à obtenir ce résultat en blé, première culture française avec 5 millions d’hectares.

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