![]() Une approche possible consisterait à créer un organisme indépendant similaire à celui de la réserve fédérale, sensible aux préoccupations et au bien-être économique des producteurs de céréales, producteurs de bovins, consommateurs, utilisateurs industriels et clients à l'exportation.(© Terre-net Média) |
Si on laisse de côté l’année en cours et si on regarde l’historique de la production aux États-Unis des dix dernières années, on arrive à cette conclusion. Mais comme tout agriculteur des terres arides du Texas peut le dire, si vous n'avez pas de pluie, vous n'aurez pas de culture, peu importe la qualité de la génétique. Et comme nous l'avons vu en 1993, la pluie en abondance, peut être tout aussi problématique.
Aider les demandeurs de céréales à traverser des campagnes agricoles difficiles
Une bande dessinée parue cette année dans le "Des Moines Register" montrait un lac et un agriculteur assis à l'arrière d'un hors-bord. Un bar était attaché à l’arrière du bateau à une planteuse de maïs et au fond du lac on pouvait voir les chaumes des cultures de l'année précédente. En effet, une grande partie des cultures du haut du Midwest furent inondées en 1993.
Edito de Momagri La flambée des prix agricoles que le monde traverse actuellement, relance la question de la régulation des marchés agricoles, déjà soulevée lors des crises alimentaires de 2007/8 et de 2010. Face à l’hyper volatilité des prix agricoles, la communauté internationale s’interroge sur les mécanismes à mettre en œuvre afin de contenir les trop grandes fluctuations de prix : plus grande transparence sur les stocks et les niveaux de production, encadrement de la spéculation sur les marchés financiers, coopération accrue entre les grands producteurs mondiaux… Comme le soulignent Daryll E. Ray et Harwood D. Schaffer de l’Agricultural Policy Analysis Center (Apac) dans un article dont nous vous recommandons la lecture, force est de constater que dans les débats actuels sur la régulation des marchés agricoles, la question des stocks reste très peu discutée, car controversée. Les opposants d’une politique de stockage lui reproche essentiellement de coûter trop cher. Or, selon Daryll E. Ray et Harwood D. Schaffer, les paiements directs découplés et les interventions en cas de crise présentent en réalité un coût plus élevé qu’une politique de stockage. Les travaux de momagri sur la Pac ont abouti à des conclusions similaires : limiter les fluctuations des prix agricoles grâce à des opérations de stockage et de déstockage permettrait de mieux protéger les agriculteurs contre la volatilité des prix agricoles, et ce à un coût moindre. |
Malheureusement, la production agricole n’est pas une activité industrielle, maîtrisable comme peut l’être la production automobile ou les décorations de Noël. Joseph le savait lors du deuxième millénaire avant JC. Et les agriculteurs le savent également et c'est pourquoi ils exigent un programme agricole.
Nous trouvons parfois étrange lors d’une tempête que les ménages soient encouragés à stocker des produits essentiels comme la nourriture, l'eau et les médicaments. Mais lorsqu’il s’agit de notre pays, nous ne voulons pas entendre parler de stockage raisonnable afin d’aider les demandeurs de céréales à traverser des campagnes agricoles comme celles de 1993 et 2012. Même si le WI ne souhaite pas en parler, un débat sur un programme de réserve devient un élément essentiel de l'évolution de la politique agricole.
Le WI justifie son refus de toute discussion sur les réserves de céréales en affirmant qu'elles ont été abandonnées par les Etats-Unis car trop coûteuses. Nous nous posons les questions suivantes :
« Comparer à quoi ? » les réserves (prévues dans les anciens programmes) détenues par les agriculteurs étaient-elles plus coûteuses que les milliards dépensés en paiements d'urgence entre 1988 et 2001 ?
Ces programmes prévoyant des subventions sur le stockage (mise en réserve) d’une partie de la production étaient-ils plus coûteux que les paiements compensatoires des prêts sur chaque boisseau de production ? Cela revenait-il plus cher que 16 années de paiements directs ?
La réponse est un non catégorique. Sans parler de la destruction économique engendrée par les prix qui flambent puis qui tombent comme une enclume. Nous n’avons pas parlé non plus du coût des subventions du programme d'assurance-récolte fédérale. Quel sera le prix de cette année ?
Créer un organisme indépendant pour gérer un programme de réserve
Le WI prétend que les réserves étaient « impossibles à gérer ». Certes, la gestion est un défi permanent, surtout lorsque les programmes de réserve sont gérés par ceux qui, en raison de leur idéologie ou de leurs préoccupations de gains privés, souhaitent que ces programmes échouent. Et quand il s'agit de complexité, le fonctionnement d'un programme de stock de régularisation est beaucoup plus simple à gérer que les programmes fédéraux actuels d'assurance-récolte.
Nous sommes d'accord avec le WI et avec l’idée que l'interférence politique dans la gestion d'un programme de réserve est une préoccupation majeure. Mais la prise en compte du problème devrait être la première étape vers une solution, et non pas une raison de désespérer ou de rejet.
Les décisions opérationnelles doivent être prises hors de la sphère politique. Une approche possible consisterait à créer un organisme indépendant similaire à celui de la réserve fédérale, sensible aux préoccupations et au bien-être économique des producteurs de céréales, producteurs de bovins, consommateurs, utilisateurs industriels et clients à l'exportation. Les décisions bien intentionnées n'ont pas besoin d’être parfaites pour améliorer les coûts du gouvernement et le coût économique qu’engendre l’absence de programmes de réserves. »