![]() Devant les grilles de l'Elysée, Jean Mouzat, président du Modef et Isabelle Daugreilh, vice-présidente. (© Terre-net Média) |
En fait, le syndicat vit le « changement » depuis le retour de la gauche. « Nous avons déjà été reçus plusieurs fois par Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture et nous sommes invités à toutes les tables rondes », reconnaît Isabelle Daugreilh. « A l’avenir, on demande à être associé à la réflexion de toute nouvelle mesure ».
Le Modef se présentera dans une trentaine de départements
Rue du Faubourg Saint Honoré, les deux leaders du Modef ont pris le temps de faire un tour d’horizon des deux sujets majeurs de l’actualité agricole : les élections des Chambres d’agriculture et la réforme de la Pac. En janvier prochain, le syndicat ne se présentera que dans une trentaine de départements faute de budget suffisant. Il sera seul ou uni avec la Confédération paysanne comme en Corrèze. Si le Modef avait plus de moyens pour faire entendre ses idées, Isabelle Daugreilh, vice-présidente, est persuadée qu’il aurait de meilleurs scores. « Là où il est bien implanté, le syndicat dépasse les 10 % », rappelle-t-elle.
A ce jour, le syndicat disposerait d’un budget de 250.000 euros par an. C’est de leurs fermes, que les responsables du Modef dirigent le syndicat. Pour les six prochaines années, les prochains budgets seront conditionnés par le nombre de voix obtenues lors du prochain scrutin professionnel. Avec l’abaissement du taux de représentativité à 10 %, le syndicat espère avoir davantage d’élus et de meilleurs scores là où il s’implantera, puisque le vote sera « plus utile ». En attendant, il aborde les élections des Chambres d’agriculture 2013 confiant, avec un soutien moral de poids, celui du président de la République qui a hissé le Modef au statut de grand syndicat agricole en le recevant à deux mois du scrutin.
Un des axes de la campagne du Modef sera la gratuité des services de conseil des Chambres d’agriculture. « On ne peut que s’inquiéter du désengagement de l’Etat qui fait le bonheur des firmes ». « C’est ce retrait des services publics des Chambres d’agriculture qui explique l’échec du plan Ecophyto 2018 puisque les coopératives et les firmes diffusent des pratiques culturales consommatrices d’entrants ».
Doublement des aides directes de base des 50 premiers hectares
L’autre sujet majeur traité avec François Hollande, est la Pac pour l’après 2013. Le Modef défend le maintien de son budget à l’euro courant mais il souhaite que les aides soient plus équitablement réparties en faveur des petites exploitations d’une trentaine d’hectares et de l’emploi. Les aides directes devront être les moteurs du développement de l’agriculture dans les zones défavorisées et elles devront favoriser les polyculteurs-éleveurs. C’est pourquoi le syndicat reprend à son compte le doublement des aides directes de base des 50 premiers hectares pour qu’elles garantissent un smic par actif. Et pour les plus grosses exploitations de plus de 200 ha, il défend leur plafonnement.
L’installation des agriculteurs a aussi été traitée par le Modef avec le président de la République. Eleveur de bovins viande, Jean Mouzat vit au quotidien les difficultés des éleveurs pour transmettre leur exploitation, avec d’énormes capitaux à reprendre sans rentabilité assurée.
Pas de participation à Ia gestion du Fmce
« Il n'y a aucune politique agricole qui ne vaille sans prix agricoles rémunérateurs », assure le Modef. Ils seraient la solution à tous les maux de l’agriculture et ils mettraient fin aux artifices déployés pour remédier à la situation des vingt dernières années. Les agriculteurs pourraient payer les charges de leurs salariés sans être exonérés mais aussi investir. Avec des prix plus justes, les associations spécialisées de la Fnsea n’auraient pas éprouvé le besoin de créer un Fonds de modernisation éleveurs-céréaliers. « En attendant, c’est le business qui continue. Les élections des Chambres approchant, la Fnsea veut faire croire que l’on s’occupe des éleveurs », déclare Jean Mouzat. Le Modef ‘’ne tombera pas dans le panneau’’. Il ne participera pas à la gestion du fonds dans l’association nouvellement créée : Intergrains.