![]() Geneviève Savigny, agricultrice et membre du comité de coordination de Ecvc. (© Terre-net Média) |
Pour des raisons différentes à celles données par le Copa-Cogeca, Coordination Européenne Via Campesina (Ecvc), dont sont membres la Confédération paysanne et le Modef, « demande à l’UE de ne pas entériner la proposition du Président du Conseil européen Van Rompuy ». Et « si l’Union Européenne prenait la décision de baisser le budget Pac, ce serait donc aux grandes exploitations, le plus souvent céréalières, de recevoir moins ».
Réformée, la Politique agricole commune « doit donner la priorité à une agriculture paysanne de proximité, riche d'emplois, de diversité et de paysages. Si l’UE fait passer la solidarité et la cohésion territoriale avant le dogme de la compétitivité internationale, alors elle pourra faire beaucoup mieux avec le même budget ».
Deux revendications principales
Dans son communiqué, Ecvc revient sur certaines de ses revendications phares à savoir le plafonnement des paiements directs « plus nécessaire que jamais » et la régulation des marchés qui « coûterait moins cher que la Pac dérégulée proposée ».
Or sur ces deux points, la Coordination a des raisons de douter qu’elle obtiendra satisfaction. La proposition du président du Conseil européen Van Rompuy mentionne que « le plafonnement des paiements directs pour les grands bénéficiaires sera introduit par les États membres sur une base volontaire ».
Et pour faire face aux crises « majeures affectant la production agricole ou de distribution », Bruxelles ne prévoit qu’une réserve de 2,8 milliards d’euros financée sur les crédits alloués aux paiements directs. Et son mode d’emploi serait le suivant : « la réserve sera établie en appliquant au début de chaque année une réduction des paiements directs avec le mécanisme de discipline financière. Les montants de la réserve seront inscrits directement dans le budget annuel et s'ils ne sont pas mis à la disposition des mesures de crise, ils seront remboursés. »