Quelle est la singularité de S. Le Foll, ministre socialiste de l’Agriculture ?

Quelle est la singularité de S. Le Foll, ministre socialiste de l’Agriculture ?
Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture répond à Eric Massin, président de l'Association des journalistes agricoles
Stéphane Le Foll, ministre de l'Agriculture, répond à Eric Massin, président
de l'Association des journalistes agricoles. (© Afja)

« Un ministre libéral de l’Agriculture défend les aides découplées ce qui conduit à une spécialisation des zones de production avec la disparition de l’élevage dans nombre d’entre elles ». Jeudi 6 décembre, lors d’un débat avec les journalistes de la presse agricole, et suite à une question qui lui a été posée, Stéphane Le Foll, ministre socialiste de l’Agriculture, le premier depuis 10 ans, a tenté d’expliquer en quoi la politique agricole qu’il défend se singularise de celle de ses collègues de droite qui l’ont précédé en France ou avec qui il collabore à Bruxelles lors des conseils des ministres de l’Agriculture.

Selon lui, dans le cadre des négociations sur la réforme de la Pac pour l’après 2013, il défendrait davantage que ses collègues européens,  le plafonnement des aides, le maintien d’un dispositif d’aides de compensation des handicaps naturels pour maintenir l’activité agricole sur l’ensemble des territoires ou encore un verdissement unique pour les Vingt -sept. Le verdissement à la carte, il n’en veut pas.

« L’idée retenue de majorer les premiers hectares de chaque exploitation pour défendre l’emploi agricole et l’élevage, retenue par le commissaire européen, Dacian Ciolos s’inscrit dans cette logique », a déclaré Stéphane Le Foll, même s'il sait que la défense de l’intérêt général et les enjeux politiques qui gravitent autour des questions agricoles dépassent les logiques partisanes en France et en Europe. Au Conseil européen, la défense du budget de l’Union n’est pas, en effet, l’apanage des ministres socialistes ou sociaux-démocrates !

« Le choix de majorer les premiers hectares (jusqu’à cinquante par exemple) peut, en effet, être partagé par d’autres », a reconnu Stéphane Le Foll. « C’est, dans tous les cas, un élément nouveau à prendre en compte pour éviter que la convergence des aides ne se traduise par un renforcement de la spécialisation des régions et de la production de matières premières agricoles. On a besoin de conserver des entreprises de transformation », a ajouté le ministre. La France ne peut pas seulement devenir le grenier à blé de l’Union européenne.

Majorer les premiers hectares

Pour Stéphane Le Foll, l’agriculture ne peut pas seulement se raisonner, comme le défendent les adeptes du libéralisme, seulement en termes d’avantages comparatifs. Sinon, on perd la capacité à créer de la richesse par la diversité de l’Agriculture.

Ceci dit, « faire un lien entre les aides et l’emploi », nécessite de faire le choix de mesures qui ne soient pas coercitives. Il est ainsi exclu, selon Stéphane Le Foll, de coupler les aides au nombre d’actifs dans les exploitations, une mesure qui favoriserait d’abord les nouveaux membres de l’Union européenne aux dépens des pays occidentaux.

Aucun des propos tenus ne remettait en cause la vocation exportatrice de produits agricoles de la France.

En revanche, Stéphane Le Foll compte se distinguer des écologistes dogmatiques. Pragmatique, il veut que la France soit le leader de l’agro-écologie pour être à la fois performante économiquement et écologiquement. Il ne s’agit pas d’imposer de nouveaux règlements contraignants ni de corriger les erreurs mais de construire des méthodes de production. La conférence nationale « Agricultures : Produisons autrement » lancera le projet le 18 décembre prochain.

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