Maintien des surfaces malgré l’écart de compétitivité

Maintien des surfaces malgré l’écart de compétitivité

Malgré toutes ses qualités et la demande existante, la luzerne souffre toujours d'un cruel manque de compétitivité face au blé ou au colza.
Malgré toutes ses qualités et la demande existante, la luzerne souffre toujours
d'un cruel manque de compétitivité face au blé ou au colza. (© Terre-net Média)

La production 2012 de luzerne pour la déshydratation termine en déficit par rapport à l’année dernière. « Cette baisse de production, explique Jean-Pol Verzeaux, président de Coop de France déshydratation, est liée aux mauvaises conditions météo, notamment à la sécheresse de fin de cycle qui a fortement amputé la quatrième coupe. » Au final, le rendement moyen se situe à moins de 13 tMS/ha, son plus bas niveau depuis 1996, pour une production nationale de 770.000 t en retrait de 11 % par rapport à 2011/2012 (868.000 t). Le prix payé aux producteurs devrait s’établir entre 80 et 90 €/t contre 90-100 €/t sur la précédente campagne, la baisse des volumes impliquant des coûts de transformation plus élevés à l’unité.

Maintien des surfaces

Le président insiste cependant sur le maintien des surfaces consacrées à la culture, 64.000 ha (- 2.000 ha vs n - 1). En effet, après 2006, première année de découplage, la filière avait accusé le coup d’un repli de 25 à 30 % de la sole. « Cette année, qui a vu en avril arriver la fin de l’Ocm fourrages séchés et de ses 33 €/t de produit fini, seuls quelques mouvements à la marge ont été constatés. » Pour assurer la pérennité de la filière, ses acteurs souhaitent cependant le maintien du plan protéines instauré par la France pour favoriser le développement des productions nationales. L’article 68, et son enveloppe de 8 millions d’euros allouée à la luzerne déshydratée, permet de réduire l’écart de compétitivité avec les céréales et le colza. « Ce montant, correspondant à 125 €/ha environ, soit près de 10 €/t pour le producteur, devrait être reconduit l’année prochaine et les suivantes jusqu’à la nouvelle Pac dans laquelle il devrait être pérennisé dans le cadre du projet d’article 38. »

Surfaces d'intérêt écologiques

Toujours dans le cadre de la nouvelle Pac, la filière propose l’éligibilité de la luzerne au titre des surfaces d’intérêt écologiques. « Plutôt que des zones improductives, il s’agirait d’y autoriser des cultures à bas niveau d’intrants, telles que la luzerne ou le chanvre. » En réponse à cette proposition, comme à d’autres en faveur de mesures ayant pour objet de favoriser les protéines françaises, Eric Guillemot, directeur général de la structure, évoque l’excuse de la commission parlant « de mesures non Omc compatibles, alors que les Etats-Unis ou la Thaïlande recouplent à tout va ». Quant aux mesures agro-environnementales du deuxième pilier et à l’agriculture aux abords des sites de captage, Jean-Pol Verzeaux dénonce « des contraintes administratives et des cahiers des charges trop exigeants. Un cadre moins contraignant permettrait à des producteurs d’implanter de la luzerne dans ces périmètres. »

Le Conseil régional de Champagne-Ardenne crée son propre plan protéines en soutien à la filière luzerne

Jean-Paul Bachy, président du Conseil régional de Champagne-Ardenne, a annoncé le 27 novembre la mise en place d’un dispositif de soutien à la compétitivité de la filière luzerne déshydratée. Ce "plan protéines" doté de 300.000 euros concerne directement les 8.000 producteurs de la région et renforce le plan protéines national actuel. Le Conseil régional subventionnera par ce biais l’achat de semences certifiées pour les semis 2013, premier poste de charge de la culture. Le Conseil régional souhaite ainsi pérenniser une filière qui apporte beaucoup à la région en matière d’emplois et d’activités et préserver une culture favorable à la protection de la ressource en eau, au maintien de la biodiversité et à la qualité des paysages.

La filière luzerne déshydratée en Champagne-Ardenne :

  • 60.000 ha soit 6 à 8 % de la Sau
  • 8.000 agriculteurs
  • 16 usines faisant travailler directement 1.000 personnes,
    soit le troisième employeur privé de la région
  • 700.000 t de fourrages déshydratés, soit 80 % de la production nationale.

 

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