Le bilan de campagne fait état d'une nuisibilité remarquable des maladies des céréales. (© Terre-net Média) |
L’actualité de 2012 a été particulièrement chargée sur le front des maladies des céréales comme le rappelle Jean-Yves Maufras d’Arvalis-Institut du végétal. « Malgré les grands froids de février et le mois de mars sec, le climat doux de l’automne 2011, relayé par des pluies abondantes du printemps, ont conduit au développement sur blé tendre de la septoriose, des rouilles jaune et brune et de la fusariose de l’épi. Ponctuellement des maladies du pied comme le piétin échaudage, le rhizoctone, la fusariose se sont également exprimées de façon inhabituelle. Sur orges d’hiver et escourgeons, les maladies étaient également au rendez-vous. »
L'usage des fongicides a augmenté
Sur le terrain, les agriculteurs ont adapté leurs pratiques. Contrairement à 2010 et 2011, où les dépenses de protection avaient diminué, l’usage des fongicides sur céréales a augmenté en 2012. Cela a permis de préserver la récolte de dégâts estimés au niveau national à 25 q/ha, soit près de 35 % du rendement moyen, sur blé tendre, contre 20,4 de moyenne entre 2000 et 2012, et de 23,8 q/ha en orges contre 18,5 q/ha de moyenne. Ainsi, le marché des fongicides céréales retrouve un niveau proche de la moyenne décennale à 478 millions d’euros (+ 20,7 % par rapport à 2011).
Dans ce contexte, l’enjeu majeur consiste à protéger la dernière feuille jusqu’à la fin du cycle. « C’était primordial cette année, rappelle Stéphane Gontier, responsable marketing, alors que la météo capricieuse et une longue fin de cycle ont souvent compliqué les traitements. » Il suppose d’ailleurs de probables échecs de traitement à l’origine d’écarts à la moisson. « Au final, cette année, l’optimum économique se situait à deux ou trois traitements foliaires avec un bénéfice supplémentaire, sous pression des maladies fortes, de 6,4 q/ha pour un bon positionnement du premier passage. »
Hausse du nombre de traitements et du coût engagé par passage
Le niveau d’investissement fongicides se situait en moyenne cette année à 78 €/ha sur blé (contre 63 €/ha en 2011), 101 €/ha pour les programmes à trois passages, 73 €/ha pour ceux à deux passages et 39 €/ha pour un seul passage. En progression d’environ 15 €/ha, l’évolution s’explique par la hausse du nombre de traitements et celle du coût engagé par passage.
Sur orges, l’investissement passe de 62 €/ha à 66 €/ha, du fait d’une augmentation de l’investissement par passage (+ 7 %). En blé dur, il atteint 71 €/ha (+ 16 %) et en orge de printemps, 48 €/ha (- 1 %). Un investissement rentable ? Jérôme Tournier, responsable du pôle céréales de Basf Agro : « pour un prix moyen du blé de la moisson 2012 à 210 €/t, chaque euro investi dans le programme fongicide a généré 7 € de gains. Plus le prix des céréales est élevé, plus la rentabilité du programme fongicide est importante ».
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