Les Sdhi ont démontré leur haut niveau d'efficacité contre les maladies. (© Terre-net Média) |
Les chiffres des panels considérés par Arvalis-Institut du végétal révèlent la forte réceptivité du marché aux innovations. « Sur blé tendre, l’arrivée du bixafen et du fluxapyroxad s’est traduite par une hausse de 26 % en 2011 à 45 % en 2012 de surfaces ayant reçu un Sdhi. » Jérôme Tournier, responsable du pôle céréales de Basf agro prévoit un déploiement continu de l’utilisation des Sdhi pour la protection des céréales. La firme considère qu'en 2013, 70 % des hectares de blé et 100 % des hectares d’orges recevront une solution de la famille des Sdhi. L’institut remarque par ailleurs un ajustement des doses au contexte avec une utilisation en moyenne des innovations Adexar et Aviator Xpro à 50 % de leur dose d’homologation, « ce qui n’avait encore jamais été vu en année de lancement ». L’époxiconazole, avec le prothioconazole et le prochloraze restent cependant les trois matières actives les plus utilisées sur céréales.
Arvalis rappelle qu' « accéder à une nouvelle famille de substance active n’est pas si fréquent. La dernière innovation majeure sur céréales à paille remonte en effet à la fin des années 1990, avec l’arrivée des strobilurines. Et les premiers signes de résistance de la septoriose du blé aux strobilurines sont apparus respectivement en 2001 et 2003 en Irlande et en France. La résistance était déjà largement installée dès 2006, avec des conséquences pratiques en termes d’efficacité, soit moins de dix ans après leur lancement. »
Pour 2014, en plus du boscalid (Basf Agro), du bixafen (Bayer CropScience) et du fluxapyroxad (Basf Agro), deux nouveautés devraient arriver sur le marché : l’isopyrazam (Syngenta) et le penthiopyrad (DuPont). Plus cette famille sera utilisée, plus la pression de sélection sera forte et le développement de résistances probables. « Il s’agit, selon Arvalis, de limiter leur utilisation au strict nécessaire, pour l’instant à une seule application par saison. »
Des conditions de nuisibilité à la hauteur de l'enjeu
Les conditions de l'année, propices à affiner le profil des Sdhi, toutes récentes sur le marché, est l'occasion de préciser leur potentiel sur l’ensemble des maladies du blé et de l’orge. Les Sdhi, encore appelés carboxamides, sont des molécules nouvelles appartenant à une famille peu exploitée jusqu’ici et pour la plupart introduites cette année seulement sur le marché des céréales. « Si les années 2010 et 2011 avaient permis d’en percevoir les qualités, l’année 2012 a permis d’affiner leur profil. »
Le premier bénéfice associé à l’arrivée de cette nouvelle génération de Sdhi est l’introduction de nouvelles molécules avec un nouveau mode d’action. « Elles contribueront à une plus grande diversité de solutions et de ce fait à rendre la lutte contre les maladies plus durables. » Côté performances, ces solutions apportent un réel progrès en termes d’efficacité. A coût équivalent, elles ont démontré en 2011, mais surtout en 2012, qu’elles s’inscrivaient parmi, sinon comme les meilleures spécialités du moment. Les Sdhi ont parfaitement leur place dans les programmes de traitement et sont malgré leur prix élevé tout à fait compétitif par rapport aux solutions existantes, à condition d’adapter les doses au niveau de pression des maladies. »
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