![]() François Hollande, président de la République au Conseil européen du 23 novembre 2012 à Bruxelles. (© Terre-net Média) |
Sur la question de la croissance, François Hollande, président de la République semble en phase avec le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy. Mercredi 5 février, ce dernier annonçait qu’il ferait une nouvelle proposition de budget, en baisse en termes réels, aux chefs d’Etat et de gouvernement pour « nous aider à résoudre les problèmes les plus urgents. Combattre le chômage des jeunes est le plus grand défi en Europe en ce moment. C'est pourquoi, jeudi 7 février, je ferai de nouvelles propositions en faveur de la jeunesse et de l’emploi, avec des crédits importants à la clé. Ils seront ciblés sur les régions les plus touchées, pour amener les jeunes à retrouver un emploi ».
La France accepte une baisse du budget de la Pac
Par ailleurs, une nouvelle baisse du budget européen à 960 milliards d’euros pour 2014/2020 contre 973 Mds, conformément à la proposition de novembre dernier, est envisageable. Elle répondrait même aux demandes insistantes de certains pays membres de l’Union de réduire le budget de l’Union. Et par rapport à la proposition initiale de la Commission européenne, les économies réalisées seraient sur sept ans de 100 milliards d’euros. Mais pour la France, les nouvelles économies ne doivent pas se faire aux dépens de la Politique agricole commune. Elle a montré depuis 50 ans qu’elle était une politique d’emploi, de croissance et de développement des zones rurales déshéritées.En étant favorable à la convergence des Dpu et au verdissement et, en donnant une priorité au développement rural pour soutenir l'élevage dans les zones défavorisées et intermédiaires, la Politique agricole commune reste, pour notre pays, un des pivots du prochain budget européen. Mais en acceptant un budget de la Pac en baisse en termes réels, la France montre aussi qu'elle « n’est pas prête à sacrifier la politique de croissance pour la politique agricole commune », aurait déclaré le président de la République à Strasbourg, mardi 5 février, au Parlement européen.
Si la Pac pour 2014/2020 est dotée d'un budget trop réduit, il reviendrait à la prochaine Commission européenne et au prochain Parlement renouvelés en 2014 de travailler sur un autre projet de réforme de la Pac. Et on pourrait alors penser que l’année de transition de 2014 serait par exemple mise à profit pour abandonner les droits directs et leur convergence, dévastateurs pour le maintien de l’élevage en Europe, en instaurant d’ici 2016 de nouveaux mécanismes de soutiens.
Un courant de pensées animé par le think-tank Momagri suggère entre autres de remplacer les Dpu sous leur forme actuelle par des aides contracycliques et un système de corridors de prix qui tiennent comptent des coûts de production.