Le Brésil, leader mondial du soja en 2013

Le continent nord et sud-américain a misé sur le développement de la filière soja, et ce pari a été porteur. (© Terre-net Média)

Le Brésil, après avoir souffert, au cours de la campagne 2011/2012, de la sécheresse dans le sud et dans le nord-est, peut quant à lui désormais compter sur de meilleures conditions climatiques.

Le marché mondial a accueilli avec soulagement cette nouvelle, alors que la récolte de soja aux Etats-Unis a été mauvaise. Ces prévisions ravissent également les éleveurs, notamment chinois, car le soja représente surtout 80 % de tourteaux, utilisés en grande quantité par l’empire du milieu.

Le continent nord et sud-américain a misé sur le développement de la filière soja, et ce pari a été porteur. Cette tendance de fond s’est accentuée à mesure que le soja gagnait en importance pour les débouchés alimentaires, qu’il s’agisse de l’alimentation animale, surtout dans des foyers en développement comme la Chine, ou non alimentaires avec l’essor de la filière des biocarburants comme alternative au carburant fossile.

Evaluer en amont les tensions probables sur le secteur des oléagineux

Cette évolution traduit bien la stratégie sous-jacente des pays du continent américain, nord comme sud, visant à mettre en place des politiques actives et novatrices de soutien à la filière agricole et notamment de stimulation voir de création des débouchés alimentaires et non alimentaires. Les dernières estimations de Momagri au travers de l’indicateur Sgpa(1) révèlent en effet que le Brésil allouait en 2010 l’équivalent de 30 milliards Brl au développement de la filière biocarburant et les Etats-Unis 10 milliards Usd.

Au-delà de l’importance géostratégique qu’il revêt, l’exemple du soja démontre bien que les politiques agricoles mises en place par les Etats pour renforcer le potentiel et la compétitivité de leur filière agricole, sont radicalement différentes de celles qui prévalaient au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. Et il serait par ailleurs indispensable que les indicateurs de suivi observent la même évolution. Ces politiques se fondent désormais sur de multiples canaux de soutien public à la filière agricole, tant au niveau de l’offre que de la consommation en produits agricoles nationaux, sous une forme alimentaire ou énergétique.

Il est donc primordial d’évaluer en amont les tensions probables à venir sur le secteur des oléagineux et plus particulièrement du soja, de manière à mettre en place des politiques et mécanismes de régulation adaptés, mais aussi et surtout de pouvoir rendre compte de ces nouvelles stratégies publiques de soutien à la filière agricole, qui ne feront que se renforcer dans les années à venir.

L’indicateur Sgpa a justement été conçu dans cette optique.