L'agriculture ne cesse de perdre du poids en France
La part de l'agriculture et des industries alimentaires dans l'activité économique française a chuté de plus de moitié depuis 1980. L'agroalimentaire pesait 3,2 % du produit intérieur brut en 2011, en légère baisse par rapport aux 3,4 % de l'année précédente. Le secteur se partage de manière égalitaire entre l'agriculture, la forêt et la pêche (1,6 % du Pib), et les industries alimentaires (1,6 % également).
Inégalité de revenus "hors normes" en 2012
L'agriculteur type donne l'impression de s'enrichir, avec un revenu moyen de 36.500 euros en 2012 pour l'ensemble de la profession, en hausse de 4 % en euros constants. Mais cette performance cache des disparités criantes au sein du monde agricole. La sécheresse aux Etats-Unis et en Russie cet été a fait craindre une pénurie des matières premières et provoqué une flambée du prix des céréales (+ 18 %) et des oléagineux (+ 12 %).
L'envolée des cours s'est imposée comme une aubaine pour les cultivateurs, mais a lourdement pénalisé les éleveurs, frappés par le renchérissement mécanique de l'alimentation animale. Ainsi, le revenu des céréaliers français a atteint un nouveau record à 72.100 euros en moyenne, pendant que les éleveurs bovins voyaient leur rémunération baisser de 8 % à 15.000 euros, selon les prévisions publiées en décembre par l'Agreste, service statistique du ministère de l'Agriculture.
De moins en moins d'exploitations agricoles
Depuis 30 ans, la tendance reste la même: les petites exploitations ont tendance à disparaître au profit de structures moins nombreuses, mais de plus grande taille. La France a perdu plus d'un quart de ses exploitations au cours de la dernière décennie, selon le dernier recensement en date de 2010. L'Hexagone comptait alors 490.000 exploitations, contre 664.000 en 2000. La superficie moyenne des exploitations s'est dans la foulée accrue de 13 hectares sur la même période. La ferme type s'étend aujourd'hui sur 56 hectares. Le paysage agricole français reste morcelé. Un quart des exploitations s'étend sur moins de six hectares, un quart en compte plus de 82. Les 10 % des exploitations les plus grandes dépassent les 143 hectares.
Première puissance agricole d'Europe
L'Hexagone conservait en 2011 son statut de première puissance agricole en Europe, même si sa part en valeur (18,1 %) dans la production agricole de l'UE a diminué depuis 2000, notamment en raison de l'arrivée de la Roumanie et la Pologne au sein des 27. La production française devance celles de l'Allemagne (13,4%), de l'Italie (12,3%) et de l'Espagne (10,6%).
Vins et spiritueux champions à l'export
L'agroalimentaire français a dégagé un nouvel excédent commercial, avec 11,6 milliards d'euros d'exportations en 2012. C'est 144 millions de plus qu'en 2011. Mais cette bonne performance, qui classe l'agroalimentaire juste derrière l'aéronautique pour les exportations tricolores, cache là encore des disparités. Les vins et les spiritueux représentent à eux seuls 83 % de l'excédent agroalimentaire, selon la Fédération des exportateurs de vins et spiritueux. En 2012, les céréales et fruits et légumes ont profité de l'augmentation de leurs prix, les produits laitiers et aliments pour animaux ont progressé mais la France peut mieux faire sur les huiles ou la viande.