La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Autriche, l'Irlande et le Portugal notamment ont demandé qu'un rapport de la Commission prévu pour la fin de l'année soit livré avant l'été, a indiqué le ministre français de l'Agriculture, Stéphane Le Foll, à l'issue d'un Conseil des ministres de l'UE. « J'ai indiqué que le mieux serait juin, et que le plus lointain serait septembre », a-t-il précisé. Le commissaire européen en charge de la santé et de la consommation, Tonio Borg, s'est engagé à ce que ce rapport soit prêt pour la « fin de l'été, début de l'automne ». « Mais il est impossible de préparer ce rapport pour fin juin comme certains Etats membres l'ont demandé », a-t-il prévenu lors d'une conférence de presse, estimant que la mention de l'origine de la viande sur les plats cuisinés était une question « complexe ».
Selon Stéphane Le Foll, plusieurs pays européens, dont la France et l'Allemagne, « se sont clairement positionnés » en faveur de l'indication d'origine sur les plats cuisinés. Ces deux pays travaillent à la rédaction d'un texte qui sera proposé aux autres pays « pour essayer d'avoir un accord le plus large possible », a-t-il ajouté.
Généralisation des tests Adn souhaitée par la présidence de l'UE
Pour l'heure, les industriels sont contraints par la réglementation européenne de mentionner le type de viande qui entre dans leurs préparations, mais pas l'origine. En France, Findus et Fleury Michon, ainsi que les distributeurs Carrefour, Intermarché et Picard, ont annoncé qu'ils s'engageaient à garantir l'origine française de tous leurs produits à base de viande.
Le scandale de la viande de cheval faussement estampillée bœuf a fait tache d'huile en Europe depuis la découverte mi-janvier, en Irlande et en Grande-Bretagne, de hamburgers contenant de la viande chevaline. De nombreux plats cuisinés ont été retirés des rayons dans une quinzaine de pays d'Europe et à Hong-Kong. Le 15 février, l'UE avait lancé un plan destiné à lutter contre la crise de la viande de cheval, consistant en une série de tests Adn sur des plats préparés censés contenir du bœuf, et des dépistages dans la viande de cheval du phénylbutazone, un anti-inflammatoire nocif pour la santé.
« Pour l'instant, en France, tous les tests effectués pour le phénylbutazone sont négatifs », a indiqué Stéphane Le Foll. S'agissant des tests Adn, le ministre irlandais, Simon Coveney, dont le pays assure la présidence de l'UE jusqu'en juin, a plaidé pour une généralisation de cette méthode afin de « restaurer la confiance des consommateurs ».