Pour sa première sortie nationale de terrain depuis ses échecs à la présidentielle et aux législatives, le leader centriste, qui est aussi éleveur de chevaux, a choisi le salon de l'Agriculture où il a ses habitudes. « Avec les exposants, comme ils savent que je suis du monde agricole, il y a un climat de confiance », a-t-il confié à la presse. Sollicité pour des photos par des visiteurs, il s'est également félicité de la pérennité « du lien affectif » qui le lie aux Français.
Durant plus de quatre heures, l'ancien député des Pyrénées-atlantiques a longuement dialogué avec les responsables des syndicats agricoles, s'est attardé sur les stands régionaux de son sud-ouest natal avant de sacrifier à la traditionnelle tournée des bovins. Au hasard des allées, il a également échangé quelques mots avec l'écologiste José Bové, l'ex-président du Sénat Gérard Larcher, l'ancien ministre Gérard Longuet et le député Udi Charles de Courson.
Vivre de la production sans aides extérieures
« Le monde des agriculteurs est saisi d'une grande inquiétude », a souligné devant la presse l'ex-député béarnais pour qui « les producteurs vérifient tous les jours qu'ils ne peuvent plus vivre directement de leur travail ». Et, pour le patron du MoDem, cette crise résulte d'une politique qui vise « à faire baisser artificiellement les prix des produits agricoles pour que le prix de l'alimentation baisse ». « On remplace la vente des produits par des subventions qui ne sont pas autre chose que des compensations. On a créé une dépendance. C'est malsain et ne pourra pas durer », a-t-il affirmé. Pour le leader centriste, il faut donc à tout prix profiter des sept ans à venir (la Pac, ndlr) pour que les exploitations agricoles puissent enfin vivre de leur production sans aides extérieures ».
Autre impératif, selon lui, favoriser la traçabilité des produits après le scandale de la viande de cheval présentée comme du bœuf dans des plats cuisinés. « Tout cela entame la confiance des consommateurs dans la distribution et l'acte d'achat repose sur cette confiance », rappelle-t-il. « Et tout le monde se rend compte que ce n'est pas accidentel. Ce n'est pas tel ou tel distributeur qui agit dans son coin. Il y a des mafias hyper puissantes qui ont des ramifications sur tous les marchés », a-t-il dénoncé « Il faut donc que l'on oblige à l'identification des produits et, si les autres ne veulent pas suivre (en Europe, ndlr), on commence tout seul », a-t-il plaidé.