 Emmanuel Trouart s'étonne et à la fois s'émerveille du gigantisme de certains stands au Sima. (© Terre-net Média) |
Terre-net Média : Quelles sont vos premières réactions quand vous arrivez au Sima ?
Emmanuel Trouart : Je suis toujours impressionné par l’immensité de cette manifestation, entre la taille des halls, le nombre d’exposants, le gigantisme de certains stands et le monde qui circule dans les allées. Quand je vois la superficie des stands, je m’interroge sur le budget investi par les marques pour le Sima. Je me dis que d’une manière ou d’une autre, je paye aussi pour ça ! Mais cette idée s’échappe vite tellement je reste émerveillé devant tout ce beau matériel. Et à ce titre, je pense que le principal défaut du paysan reste son attrait pour le machinisme agricole.
J’ai donc été surpris de l’immensité des stands de certains constructeurs notamment Amazone. Pour un vendeur de semoirs, il en prend de la place. Surtout quand on compare à des stands de tractoristes comme Claas ou New Holland qui devraient avoir besoin de beaucoup plus de place pour exposer toute leur gamme de matériels. D’autres m’ont déçu au contraire, comme celui d’Avr. Aucune automotrice Puma en exposition, juste une arracheuse. Question de budget ? Même Fendt, malgré son standing et ses nouveautés, n’avait pas un stand incroyable... Sûrement une volonté du groupe Agco de ne pas faire de l’ombre à ses autres marques.
Pourquoi avez-vous fait le déplacement cette année ?
C’est la troisième fois que je viens au Sima depuis que je suis installé. Je viens toujours seul afin de pouvoir m’attarder sur les stands qui me sont les plus chers. En réflexion pour l’installation d’un robot de traite, pour mener à bien mon projet, je suis venu chercher des contacts de fabricants de logettes et tapis. J’étais déçu que les principaux vendeurs de robots ne soient pas présents. Par contre, toutes les marques de tubulaires l’étaient. J’ai fait tous les stands. L’avantage, c’est de pouvoir comparer les marques et les modèles. Chaque constructeur n’hésite pas à tacler ses concurrents et à mettre en avant les qualités de son matériel. L’autre intérêt majeur du Sima reste les rencontres. Le monde agricole est petit. Tout le monde se connaît. Je n’ai pas manqué d’échanger avec d’autres éleveurs sur les logettes et cela m’a aidé à me faire une opinion.
D’autres équipements ont-ils attiré votre attention ?
Concernant le matériel, je n’avais pas de recherche précise si ce n’est les enrouleurs Irrifrance car le mien est vieillissant. Malheureusement, mon commercial n’était pas sur le stand ce jour-là. J’ai bien obtenu quelques explications sur les nouveautés, mais je reste sur ma faim. Sinon, comme tout le monde, je m’intéresse aux nouvelles techniques de cultures comme le strip till. Je constate que le phénomène prend de l’ampleur à voir des constructeurs comme Franquet mettre au point un outil de préparation adapté au strip till. Et, les marques américaines étaient présentes cette année, contrairement au précédent Sima. C’est une technique intéressante qui rejoint la préoccupation de travailler des sols vivants menée entre autres par Fréderic Thomas, mais qui reste limitée aux purs céréaliers. Difficiles pour moi de l’adopter sur mon exploitation orientée en cultures de pommes de terre, carottes, flageolets et haricots, en plus de l’élevage laitier. Sinon, il faudra accepter de ne plus manger de steaks frites dans les années à venir, mais c’est un autre débat.
Quel bilan faites-vous de votre visite du Sima 2013 ?
Une journée, ça passe trop vite. On rencontre beaucoup de monde et on n’a pas le temps de tout voir. On se paume et, malgré un bon sens de l’orientation, il arrive de passer plusieurs fois dans le même hall. Il faudrait un parcours fléché au sol comme dans certains magasins ou encore plus d’affichages. Ou alors venir deux jours mais pour un éleveur c’est presque impossible. Ma réflexion sur le robot de traite est liée à ce besoin de me libérer du temps. J’ai toujours hâte de venir au Sima et je pense que tous les deux ans c’est une bonne fréquence.
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