![]() Le pois est sensible aux attaques de sitones de la levée jusqu'au stade 6 feuilles. (© Nicole Cornec/Arvalis) |
Les larves détruisent les nodosités
La présence de sitones dans la parcelle se remarque par celle d’encoches semi-circulaires sur le bord des feuilles. Dues aux morsures d’adultes, elles sont sans grande incidence contrairement aux destructions des nodosités par les larves qui perturbent l’alimentation azotée des cultures. Les pertes de rendement peuvent atteindre 10-12 q/ha dans les cas extrêmes, mais ne sont pas systématiques et souvent très limitées : quelques nodosités saines associées à l’azote du sol peuvent suffire à nourrir la plante.
![]() Les sitones perturbent l’alimentation azotée des légumineuses. (© Arvalis) |
La lutte vise l’adulte
Un traitement phytosanitaire à base de pyréthrinoïdes est préconisé lorsque 5 à 10 encoches au total sont repérées sur les premières feuilles. Au-delà d’un stade 6 feuilles pour les pois de printemps et 8 feuilles pour les pois d’hiver, il n’est plus nécessaire d’intervenir car les adultes ont déjà pondu au pied des plantes.
Thrips : des dégâts uniquement sur pois de printemps
Le thrips adulte (Thrips angusticeps) est un minuscule insecte noirâtre d’1 mm de long, tandis que la larve est jaune. Cet insecte peut occasionner d’importants dégâts sur pois de printemps. En revanche, aucune nuisibilité n’a été mise en évidence pour les pois d’hiver et les féveroles.
Des plantes chétives et naines
Le thrips pique le végétal pour se nourrir. Ce faisant, il injecte une salive toxique dans la plante. Celle-ci initie alors de nombreuses ramifications et devient chétive et naine. Ses feuilles sont gaufrées avec des taches jaunes ou brunes. Le rendement du pois de printemps peut être sérieusement affecté, jusqu’à 30 q/ha, voire plus. La présence de thrips, même en grande quantité, n’engendre pas systématiquement des dégâts. Ils ne sont observés que lorsque les pois lèvent difficilement à cause de mauvaises conditions climatiques. Un précédent lin ou blé augmente le risque d’attaques.
Traiter sur plantes levées
Le seuil d’intervention est fixé à 1 thrips par plante observée. Il faut bien chercher dans les feuilles de pois en formation car l’insecte est minuscule. De même que pour les sitones, les traitements sont à base de pyréthrinoïdes. Cependant, il est rare de pouvoir maîtriser ces deux ravageurs par une seule application en végétation car le sitone apparaît souvent après le thrips du lin et des céréales. Il convient d’attendre qu’au moins 80 % des plantes soient levées avant d’intervenir car les thrips présents dans les plantes non encore levées ne sont pas affectés par le traitement. Un traitement tardif, jusqu’au stade 6 feuilles, peut s’avérer nécessaire dans certaines situations pour limiter les dégâts.