![]() Un cumul de 15 mm de pluie dans les 15 jours suivant l’apport est nécessaire pour assurer une efficacité maximale de l’engrais. (© Terre-net Média) |
L'évaluation de la fréquence du nombre de jours suivis par au moins 15 mm de pluie dans les deux semaines, selon les données de 422 postes météo répartis au nord de Paris, entre 1991 et 2010, remet en cause l’idée selon laquelle la période la plus critique pour valoriser un apport d'engrais serait début mai. « Ce critère climatique est tellement prépondérant qu’il prend le pas sur tous les autres facteurs en cas de sécheresse. » Ainsi, selon les résultats, analysés par Arvalis-Institut du végétal, la période la plus sensible se situe à épi 1 cm. Idem en Bourgogne et en Franche-Comté, il existe un risque réel d’une petite période de sec autour de ce stade. « On observe généralement de bonne valorisation entre le 15 et le 25 mars. Après le 25 mars, le climat est en fréquence plus chaotique, ce qui rend les valorisations de l’azote plus difficile. Les pluies reviennent généralement après le 15 avril. » Par conséquent, et plus précisément, dans l’Yonne, au nord de la Côte d’Or et en plaine de Dijon, il est nécessaire d’anticiper son apport si jamais des conditions sèches sont annoncées après le 25 mars. Pour la Nièvre, la Haute-Saône, le Doubs et le Jura, la gestion est un peu plus souple avec un seuil au 31 mars.
Surveiller les précipitations annoncées en plus du stade physiologique
De manière générale, plutôt que de piloter la fertilisation en ne tenant compte que du stade de la culture, il faut tenir compte des précipitations prévues autour de ce stade. « Il est plus avantageux d’apporter l'engrais quelques jours avant le stade "épi 1cm" si une pluie est annoncée, que d’attendre le stade exact et risquer un apport d’azote qui sera mal valorisé. » Par ailleurs, cette année, avec un épi 1 cm en retard d’une semaine par rapport à la normale, et parfois des cultures mal développées, il est plus prudent de modérer l’apport "épi 1cm", voire de le scinder en deux : une partie dans les temps à venir puis l’autre juste après le stade épi 1 cm. De même, si la dose à apporter est supérieure à 100 unités.
L’institut conseille également de ne pas hésiter à devancer l’apport montaison. « D’après les cartes, dans le nord, il y a peu de souci à se faire quant à la valorisation du dernier apport. En effet, la probabilité d’avoir de la pluie est plus forte début mai que début avril. L’agriculteur bénéficie pour la dernière intervention d’une certaine souplesse qui l’autorise à attendre le bon moment pour procéder à l’application. »
L'ammonitrate moins sensible au sec
Concernant les différentes formes d’engrais, en cas de sécheresse, la forme d’engrais la plus conseillée est l’ammonitrate. « Bien que plus chère, elle est moins volatile que la solution azotée et donc moins sensible à un épisode de sécheresse après l’apport. La solution azotée est la plus sensible à la volatilisation. L’urée est intermédiaire au niveau volatilisation et affiche des performances sur le rendement voisines de celle de l’ammonitrate. » En cas de sol très sec, la fertilisation foliaire peut pallier certaines carences. « Dans ce cas, il faut savoir, concernant les apports tardifs, que la valeur azote correspond aux unités apportées et pas plus. Au global, cette valeur équivaut à l’ammonitrate en production de blé. Enfin, le fractionnement en trois apports reste le meilleur compromis pour assurer productivité et qualité. »
Principe de fractionnement en trois apports inchangé
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