40 % des cours d'eau contaminés par des produits phytosanitaires

« Environ 40 % des rivières sont imbibées de pesticides, essentiellement des herbicides, dont on voit bien que leur durée de vie excède largement celle passée dans les champs », a souligné Martin Guespereau, le directeur général de l'Agence de l'eau Rhône-Méditerranée-Corse lors de la présentation mercredi du rapport annuel 2011.

« Le premier d'entre eux est le glyphosate, commercialisé sous le nom de Roundup, et on ne constate pas d'évolution à la baisse de ce polluant dans nos relevés », a-t-il regretté. Quelque 4.000 tonnes de ce produit sont commercialisées annuellement dans les bassins Rhône-Méditerranée et Corse. Dans les produits phytosanitaires retrouvés, certains sont interdits, justement parce que leur persistance dans l'environnement est trop longue. Mais à quelques endroits, « une utilisation actuelle de ces pesticides interdits n'est pas exclue car les concentrations de la molécule mère ne baissent pas », relève le responsable.

Deux territoires sont très suspects aux yeux de l'Agence : certains parties du Beaujolais et du Roussillon. Globalement, 38 nappes phréatiques du bassin hydrographique, et 49 captages, « dépassent la norme de potabilité et nécessitent un traitement lourd pour rendre l'eau potable », indique le rapport. Ces traitements supplémentaires ont un coût que, dans une estimation de 2011, le ministère de l'Ecologie a évalué, pour la France entière, entre 300 et 450 millions d'euros. En ajoutant le surcoût lié aux nitrates, l'addition totale s'élève entre 400 et 700 millions d'euros.

Peu de pollution aux nitrates

Dans le bassin Rhône-Méditerranée, la pollution aux nitrates est limitée à quelques rivières situées dans le Lauragais et le Beaujolais, a indiqué Martin Guespereau. Le directeur de l'Agence a signalé des progrès sur les phosphates, désormais totalement interdits, et sur les pollutions organiques grâce à la mise au norme progressive des stations d'épuration.

Concernant le fonctionnement des rivières, 60 % d'entre elles (seulement 20 % en Corse) sont déformées (barrages, digues, prélèvements, etc.), ce qui altère leur bon fonctionnement écologique (faune et flore) et peut aussi accentuer certains phénomènes (crues, blocage de sédiments, érosion). L'Agence a annoncé le lancement à partir de juin 2013 d'une application "Qualité des rivières" pour les smartphones qui permettra de consulter directement la qualité de chaque cours d'eau.  

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