![]() Anne-Marie Escoffier, ministre déléguée en charge de la Décentralisation au Congrès de la Fnsea pour présenter les orientations de la prochaine loi de décentralisation du gouvernement. A sa gauche, Xavier Beulin,président de la Fnsea et à sa droite, Dominique Barrau, secrétaire général. (© Terre-net Média) |
A la veille d’un nouvel acte national de décentralisation administrative et politique qui renforcera le poids des régions, la Fnsea éprouve la nécessité de se renforcer au niveau régional pour exister. « Où il y a un niveau de décision, il faudra un responsable de la Fnsea », a défendu Dominique Barrau, secrétaire général du syndicat. Les agriculteurs doivent pouvoir se faire entendre dans toutes les instances locales où les questions agricoles sont en jeu.
Après la présentation du rapport moral par les secrétaires généraux (Dominique Barrau, Jérôme Desprey et Daniel Prieur), ces derniers ont exposé quelle serait l’architecture envisagée pour le réseau de la Fnsea afin de prendre en compte cette évolution institutionnelle.
Le syndicat se lance ainsi dans un vaste chantier de réformes que les Chambres d’agriculture et JA ont déjà entamé depuis des année à leurs niveaux. Au lendemain des élections des représentants des Chambres d’agriculture qui ont conduit à la victoire de la Fnsea et de Jeunes Agriculteurs, il est temps pour Xavier Beulin, président de la Fnsea, que les fédérations régionales s’appuient sur leur légitimité confortée pour peser dans la gouvernance des différentes organisations et institutions où les agriculteurs peuvent se faire entendre pour défendre leurs intérêts.
Une nouvelle révision des statuts
Cette nouvelle configuration régionale conduirait à une fédéralisation des moyens et, par ricochet, à une nouvelle révision des statuts des Frsea, en rendant cet échelon éligible au niveau national (Fnsea). La nouvelle architecture du fonctionnement du syndicat aboutirait à un basculement du financement du réseau du niveau national au niveau régional. Autrement dit, les fonds publics issus entre autres du Casdar, transiteraient par les Frsea, alors chargées de les répartir entre les fédérations départementales.
Au sein du réseau de la Fnsea remodélé, les fédérations départementales resteraient un échelon essentiel pour animer la vie syndicale et relayer les demandes et les besoins des adhérents de la base (cantons, pays). Elles seraient tenues d’assurer une offre minimale de services aux agriculteurs qu’il conviendra d’harmoniser entre les départements. Et au niveau national, il reviendra à la Fnsea les actions de lobbying, de formation et de représentation (gouvernement, assemblée nationale…).
Après des mois de campagne présidentielle, législative et professionnelle (Chambres d’agriculture 2013), les cartes ont été redistribuées. La Fnsea sait dorénavant avec qui elle travaillera au cours des quatre prochaines années. L’alternance politique avec l’arrivée de la Gauche ne suscite pas de passion.
L’ambiance de cette deuxième journée de Congrès traduit une certaine sérénité retrouvée même si les problèmes de fond demeurent (revenus et coûts de production en productions animales). Le programme de ce congrès est à mille lieues des sujets qui monopolisaient les débats en 2010 et 2011 lorsque l’agriculture enchaînait crise et sécheresse.