Des changements de tête et des objectifs ambitieux mais chute des conversions

Des changements de tête et des objectifs ambitieux mais chute des conversions
Epis d'Orge
Selon le syndicat, la Fnab représente près de 10.000 paysans bio organisés sur l’ensemble du territoire et 300 salariés spécialisés pour l’agriculture biologique. (© Terre-net Média)
Certes les produits bio sont en vogue auprès des consommateurs mais pour de nombreux agriculteurs, la conversion à l’agriculture biologique est d’abord motivée par des marges moins volatiles qu’en agriculture conventionnelle.

Or avec des prix agricoles durablement élevés, « on n'a aucun dossier de conversion depuis le début de l'année, dans certaines régions » a indiqué mardi Etienne Gangneron, président de l'Agence bio, pour qui le mouvement « a commencé en 2012 », sans qu'il n'ait encore de chiffres disponibles à avancer. « Un secteur se maintenait encore, celui du vin, mais les prix ont commencé à baisser à leur tour », a-t-il ajouté selon une dépêche de l’Afp.

C’est dans ce contexte que la Fédération nationale de l’agriculture biologique a tenu son assemblée générale à La Rochelle, les 9 et 10 avril derniers. Elle a élu son nouveau conseil d’administration et une nouvelle présidente, Stéphanie Pageot. Originaire des Vosges, elle est ingénieur en agriculture de formation (Esitpa), installée avec son mari en agriculture biologique depuis 1998 en Loire-Atlantique sur une exploitation en Gaec (3 associés) de production laitière et de transformation fromagère (160 ha - 300.000 l de lait).

Selon le syndicat, la Fnab représente près de 10.000 paysans bio organisés sur l’ensemble du territoire et 300 salariés spécialisés pour l’agriculture biologique.

Quelques jours auparavant, c’était l’Agence bio qui renouvelait son président. Etienne Gangneron, 53 ans, a en effet été élu à la présidence du Conseil d’administration. Les missions de l’Agence Bio, «  sont de contribuer au développement et à la promotion de l’agriculture biologique française ».

Des engagements de l'Etat

A La Rochelle, la Fnab s’est félicitée que « l’Etat confirme ses engagements pour la bio ». « Partout en Europe où des objectifs chiffrés ont été portés avec volontarisme par les pouvoirs publics, la bio s’est développée, en particulier dans un contexte agricole moins favorable aux conversions ».

Luc Maurer, le représentant du ministre de l’Agriculture, a en effet rappelé la politique du gouvernement en faveur de l’agriculture biologique :

  • 20 % de produits bio en restauration collective d’Etat d’ici la fin de la mandature ;
  • pour la protection des zones à enjeu eau, les sites pilotes "eau et bio" seront renforcés et déployés en articulation avec les nouveaux outils de la Pac (mesures agro-environnementales) ;
  • une nouvelle orientation thématique "agriculture biologique" dans le cadre du programme national de développement agricole et rural pour la période 2014-2020.

Selon Stéphanie Pageot, « l’agriculture biologique est l’expression la plus aboutie et performante de l’agro-écologie et s’inscrit donc pleinement dans le projet de mandature du ministre de l’Agriculture » en participant concrètement à la transition écologique et sociale de l’agriculture.

Même si le contexte économique est moins favorable à la conversion, le défi majeur de la Fnab est d’accueillir 50.000 paysans bio d’ici quelques années.

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