![]() Pour le blé, les inquiétudes se sont concentrées « sur les pousses d'hiver qui ont dû subir de températures glaciales, bien au-dessous de zéro, dans les grandes régions productrices au Texas, en Oklahoma et au Kansas. (© Terre-net Média) |
« Les prix agricoles ont réussi à rebondir cette semaine », après avoir fortement chuté depuis début avril, bénéficiant en partie d'une hausse technique et d'achats à bon compte, a noté Bill Nelson de Doane Advisory Services. Des conditions météorologiques particulièrement froides et humides sur les plaines céréalières des Etats-Unis ont contribué en grande partie à la tendance haussière observée au cours des dernières séances. Dans le cas du blé, les inquiétudes se sont concentrées d'une part « sur les pousses d'hiver qui ont dû subir de températures glaciales, bien au-dessous de zéro, dans les grandes régions productrices au Texas (sud), en Oklahoma et au Kansas (centre) », a détaillé Bill Nelson.
Plus au nord, cette météo a empêché l'emblavement du blé de printemps dans le Dakota du Nord et du Sud, le Montana, le Minnesota, a-t-il précisé, « alors que l'on en plantait déjà l'année dernière à la même époque ». De même, de la Louisiane (sud) aux Grands lacs du Nord, des précipitations ont retardé les semis de maïs et de soja, accentuant les inquiétudes des courtiers sur le niveau de l'offre aux Etats-Unis pour ces produits agricoles. Or, en parallèle, « les investisseurs semblent s'être aperçus que les réserves des campagnes précédentes étaient peu abondantes », a noté Paul Georgy, de la maison de courtage Allendale.
Révision à la hausse de la demande en maïs
En effet, le ministère de l'Agriculture américain, l'Usda, a fait état de réserves moins importantes que prévu de maïs aux Etats-Unis à la fin du mois de mars, malgré une révision à la hausse du chiffre des stocks de 3 millions de tonnes. Cette surprise pouvait s'expliquer en partie par une révision à la hausse de la demande en maïs pour la production d'éthanol pour la première fois depuis juillet, ont souligné les experts de Commerzbank. Quant au soja, « les stocks se sont maintenus à des niveaux comparables à ceux d'il y a 9 ans, à 3,4 millions de tonnes», ont-ils ajouté, ce qui a soutenu les cours de l'oléagineux.
Mais pour le soja comme pour le maïs, l'impact de ces chiffres moins importants que prévu aux Etats-Unis, a été atténué par l'abondance des réserves à l'échelle mondiale. Dans ce contexte, les investisseurs seront très attentifs lundi au rapport de l'Usda sur les progrès de l'emblavement dans le pays, qui seront majeurs pour définir la tendance des prix agricoles de la semaine, a estimé Paul Georgy. Du côté de la demande, l'annonce vendredi par l'Usda d'une vente importante de soja américain à un acheteur inconnu, associée à la vigueur des achats de soja par la Chine montrée la veille par les chiffres des exportations hebdomadaires des produits agricoles américains, « rassurait le marché sur la demande » du géant asiatique.
Cette nouvelle atténuait en effet les craintes liées à la crise aviaire que subit actuellement le pays, susceptible de faire baisser la demande en produits américains, et à la concurrence du soja en provenance d'Amérique latine. Le boisseau de maïs (environ 25 kg) pour livraison en mai, le contrat de référence sur le marché, a terminé vendredi à 6,5850 dollars contre 6,2900 dollars vendredi dernier (+ 4,7 %). Le boisseau de blé à même échéance a fini 7,1475 dollars contre 6,9900 dollars (+ 2,3 %). Le contrat sur le boisseau de soja, également pour livraison en mai, a clôturé à 14,1300 dollars contre 13,6175 dollars (+ 3,7 %).