Les militants sont entrés sur un chantier d'aggrandissement du site de Monsanto mais ont été empêchés par les gendarmes de pénétrer dans les locaux de l'entreprise proprement dits, a-t-on ajouté de même source. Les forces de l'ordre, visiblement prévenues de l'action qu'entendaient mener les militants anti-OGM, se trouvaient sur les lieux à leur arrivée.
« Il est inadmissible qu'une minorité s'arroge le droit d'entrer sur un site privé, par effraction et avec violence, car des dégâts ont déjà été constatés », a réagi Monsanto dans un courriel à l'AFP. Le site industriel de Trèbes « collecte et conditionne des semences de grandes cultures » et il a récemment été aggrandi « apportant une activité économique supplémentaire à la région, y compris la création de nouveaux emplois », a tenu à préciser le géant américain de l'agrochimie.
Les anti-OGM voulaient mener «une inspection citoyenne pour vérifier que le site n'abritait pas le maïs OGM MON 810 du groupe américain, interdit en France », a déclaré à l'AFP l'un d'entre eux, Jacques Dandelot.
En janvier 2012, les militants anti-OGM avaient découvert sur le site des sacs de maïs MON 810, ce qui avait poussé le gouvernement de l'époque à annoncer l'interdiction de leur culture.
Les militants entendent aussi protester contre le projet d'extention de ses installations à Trèbes du groupe américain. Ils ont déployé des banderoles sur le chantier d'aggrandissement sur lesquelles on pouvait lire « OGM = menace sur tout le vivant » et « 60 silos en plus = plus de pesticides et moins d'abeilles ».
Deux OGM seulement ont été autorisés à la culture dans l'UE : la pomme de terre Amflora, développée par le groupe allemand BASF, qui s'est avérée un échec commercial, et le maïs OGM MON 810. La culture du MON 810 a été autorisée en 1998 pour 10 ans. Monsanto a demandé le renouvellement de ce permis en 2007, mais le processus d'autorisation est gelé en raison de l'hostilité de plusieurs Etats. Huit pays - France, Allemagne, Luxembourg, Autriche, Hongrie, Grèce, Bulgarie et Pologne - ont adopté des clauses de sauvegarde pour interdire sur leurs territoires la culture des OGM autorisés.